Des citoyens de la Rive-Sud estiment que la Ville de Longueuil leur jette de la poudre aux yeux quand elle affirme vouloir prendre le contrôle de l'aéroport de Saint-Hubert pour encadrer son expansion.

«On assiste actuellement à une magouille. On fait semblant d'écouter les citoyens et de répondre à leurs craintes parce qu'on est en campagne électorale. Mais, dans les faits, on ne fait rien», dénonce le président du Comité antipollution des avions de Longueuil (CAPAL), Max Bernet.

 

L'avenir de l'aéroport de Saint-Hubert fait partie des principaux enjeux des élections municipales à Longueuil. Le printemps dernier, l'organisme Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), qui gère l'aéroport, a annoncé la construction d'un complexe aéroportuaire de 20 millions de dollars pour amener une clientèle d'affaires et civile à Saint-Hubert.

Cette annonce a choqué les citoyens, qui se sont regroupés au sein du CAPAL. Selon eux, le bruit engendré par les avions est déjà insupportable. «Il y a plus de 1000 mouvements par jour au-dessus des maisons. Le bruit engendré est énorme», dit M. Bernet.

Devant les protestations des citoyens, le vice-président du comité exécutif de Longueuil et candidat à la mairie, Jacques Goyette, a dit vouloir «prendre le contrôle de DASH-L». En août, le président de DASH-L, Jean-Jacques Rainville, et deux autres membres du conseil d'administration ont démissionné. Selon M. Goyette, il s'agissait d'un «premier pas» vers la prise de contrôle de l'aéroport.

Le 2 octobre, le président de Développement économique Longueuil, Jacques Spencer, a été choisi par le conseil d'administration pour remplacer M. Rainville. Selon M. Bernet, «c'est du pareil au même». «M. Spencer est un grand ami de M. Rainville. Les deux hommes souhaitent le développement de l'aéroport, dit M. Bernet. Quand on dit vouloir prendre le contrôle, on nous jette de la poudre aux yeux!»

M. Bernet juge aussi douteux que, parmi les hommes d'affaires qui appuient publiquement la candidature de M. Goyette, se trouve Jean-Guy Parent, qui est président de la Corporation DEV-YHU, organisme qui prône la croissance de l'aéroport de Saint-Hubert. De son côté, M. Goyette assure vouloir régler le problème du bruit à l'aéroport de Saint-Hubert. «Nous avons organisé des rencontres l'été dernier avec le CAPAL. On a mené des études sur le bruit et sur l'environnement», affirme-t-il.

M. Goyette répète qu'il souhaite prendre le contrôle des activités aéroportuaires. «Et quand on aura le contrôle, on va prendre les moyens pour arriver à une solution qui respecte la quiétude des citoyens et le développement de l'aéroport, dit-il. Les citoyens ne sont pas contre le développement de l'aéroport. Ils sont contre le bruit.»

M. Goyette ajoute qu'il n'a pas la mainmise sur les élections au conseil d'administration de DASH-L. Il se défend aussi d'avoir un «agenda caché» et de souhaiter l'expansion intensive de l'aéroport. Finalement, M. Goyette assure que M. Parent ne l'appuie pas à cause de sa position sur la question aéroportuaire. «Il considère simplement que je suis l'homme de la situation», dit-il.

De passage devant l'Association des gens d'affaires de Saint-Hubert hier midi, la candidate à la mairie de Longueuil et chef d'Action Longueuil, Caroline St-Hilaire, a présenté sa position en ce qui a trait à l'aéroport. «Je l'ai dit et je le répète: oui au développement de la zone aéroportuaire, mais pas à n'importe quel prix et surtout pas au détriment de la quiétude et de la santé des citoyens», a-t-elle déclaré.