Le maire de Longueuil quitte la politique. Claude Gladu a confirmé les rumeurs annonçant son départ, hier matin, dans un discours émotif devant les militants de sa formation, le Parti municipal de Longueuil (PML).

«Cette décision n'a pas été facile à prendre, a déclaré M. Gladu, la gorge nouée par l'émotion. Mais je crois que je me dois de laisser la place à un nouveau leader, à un nouveau chef de notre formation politique.»Le maire sortant restera en poste jusqu'aux élections de novembre. Il passera alors les rênes du PML au vice-président du comité exécutif, Jacques Goyette, qui tentera de se faire élire maire à son tour.

Claude Gladu oeuvre en politique municipale depuis 27 ans. Il a dirigé la Ville de Longueuil de 1994 à 2002, et de 2005 à ce jour. Âgé de 69 ans, il entend consacrer plus de temps à sa famille, lui qui est grand-père de neuf petits-enfants.

Les rumeurs sur le départ de M. Gladu couraient depuis quelques semaines. Le journal Point Sud l'avait même annoncé, la semaine dernière. Mais encore samedi soir, le principal intéressé assurait à La Presse qu'il était toujours en réflexion.

«Ça s'est fait avec l'accord de tout le monde, je n'ai pas été forcé à prendre ma décision, a-t-il assuré hier. Ça a été fait dans l'harmonie, et tous les conseillers sont d'accord avec la décision que j'ai prise.»

L'annonce survient quatre jours après que Caroline St-Hilaire eut annoncé son intention de briguer la mairie de la quatrième ville au Québec. L'ex-députée bloquiste a salué l'engagement du maire sortant, hier, affirmant qu'il avait dirigé la ville «à sa façon». Elle a refusé de critiquer son administration, mais a laissé entendre que son long séjour au pouvoir l'avait déconnecté des citoyens. C'est d'ailleurs ce qui l'a convaincue de faire le saut en politique municipale.

«Est-ce qu'on ne pourrait pas parler davantage de transparence quand on parle de politique municipale? a-t-elle demandé. Est-ce qu'on ne pourrait pas savoir qu'est-ce qui se passe, exactement?»

Des flèches pour Charest

S'il s'est dit fier de ses réalisations au fil des ans, Claude Gladu a néanmoins exprimé son amertume à l'égard du gouvernement Charest. Celui-ci a permis aux villes fusionnées sous le gouvernement péquiste de quitter le giron de Longueuil.

«Il n'y a pas eu d'échec de notre côté, a affirmé le maire sortant. L'échec est venu avec le gouvernement qui a créé les défusions. Avec le temps, les gens se seraient mis de la partie. On aurait créé une ville extraordinaire.»

Qui est Jacques Goyette?

Les militants du PML présentent Jacques Goyette comme le successeur désigné depuis longtemps par Claude Gladu. Notaire de formation, ce père de deux filles est un ami de longue date du maire sortant. «Je pense que je vais arriver avec une façon nouvelle de voir les choses», a-t-il indiqué hier. Conseiller municipal depuis 2005, Jacques Goyette souhaite en outre développer les transports collectifs dans la ville. Il a d'ailleurs participé aux récentes démarches visant à convaincre Québec de prolonger le métro à Longueuil. Il promet aussi d'imposer un code d'éthique aux élus. Bien connu dans le milieu des affaires, il a présidé la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud ainsi que Développement aéroport Saint-Hubert de Longueuil. Il a également participé aux conseils d'administration du cégep Édouard-Montpetit et de la Fondation de l'hôpital Pierre-Boucher avant de se lancer en politique.