Dans une cérémonie empreinte de simplicité, parents, proches et amis ont dit un dernier adieu à Ismaël Carrier, âgé de 21 ans, samedi, à Matane.

Présumément poignardé par son frère Toby, le mardi 31 mars en soirée, dans le domicile familial sur la rue de la Falaise à Matane, le jeune réserviste des Fusiliers du Saint-Laurent, à la veille d'être reçu caporal, poursuivait des études en techniques policières à Rimouski.

A la demande de la famille de confession baptiste évangélique, la presse avait été invitée à faire preuve de retenue, notamment en limitant l'accès à la salle de bal où s'étaient réunies quelque 340 personnes, d'un peu partout, notamment de la grande région de Montréal, de Gatineau et de Québec.

Tous et toutes ont pu voir des photos d'Ismaël exposées sur un tableau, entre autres avec son frère Toby. L'urne funéraire n'a pas été mise en terre ou installée dans un columbarium, mais est repartie comme elle était arrivée, c'est-à-dire dans un corbillard tout blanc. La famille a reçu le drapeau ainsi que le béret d'Ismaël à la suite de la cérémonie.

«Les parents d'Ismaël, Chantal Michaud et Nelson Carrier, ainsi que son frère aîné Nathan, ont fait part à tous et à toutes de la tristesse d'avoir perdu cet être cher. Ils ont aussi annoncé leur amour et leur pardon envers lui, Toby», a souligné Israël-Luc Godfrey, pasteur depuis sept ans de l'église baptiste-évangélique de Matane, qui regroupe une cinquantaine de membres.

Sur la carte mortuaire préparée par les parents d'Ismaël, on peut lire: «C'était un fils tendre et affectueux qui faisait sans cesse notre contentement. Son amour pour ses frères n'a jamais fait défaut. Il était également timide et réservé, simple et tolérant. Certes, il avait des défauts, ils n'ont fait de tort qu'à lui-même et ont contribué à accroître sa ténacité. Sans savoir quand et comment il allait mourir, il savait déjà qu'à ce moment il irait à la rencontre de Son Dieu.»

Le député de Matane, Pascal Bérubé, s'est dit touché par la mort tragique d'Ismaël et la tentative de meurtre sur son père, 51 ans, et sa mère, 42 ans.

«Tout comme l'ensemble de la communauté, j'ai été secoué par ce présumé fratricide et cette double tentative de meurtre, a-t-il déclaré. Surtout qu'ils sont survenus à quelques rues de la maison où j'ai vécu avec mes parents.»