Après une semaine d'enfer où tout a été de travers dans les trains de banlieue, l'Agence métropolitaine de transport (AMT) va annoncer demain pour l'ensemble de son réseau un plan de redressement qui vise notamment à réduire le nombre des pannes et des retards.

L'AMT doit aussi présenter des mesures pour rétablir les liens avec ses quelque 60 000 clients quotidiens qui, en plus d'être irrités par le manque de place chronique dans les trains, ont été mal informés des pannes et forcés de patienter jusqu'à 50 minutes dans le froid polaire des derniers jours sans savoir ce qui se passait.

 

Selon ce qu'a appris La Presse, l'agence provinciale qui est responsable des trains de banlieue de la métropole serait particulièrement mécontente de l'entretien mécanique de ses locomotives et de ses voitures de passagers, assuré par les deux géants de l'industrie ferroviaires, le CN et le CP.

L'AMT aurait aussi pris acte d'une pétition de 864 signatures recueillies en une semaine pour réclamer le maintien d'un départ du train Montréal-Deux-Montagnes à partir de Roxboro, dans l'ouest de l'île de Montréal.

Enfin, l'agence gouvernementale, qui relève de la ministre des Transports du Québec, Mme Julie Boulet, devrait revoir certaines des modifications qui ont été apportées aux horaires des trains, dans le cadre d'un plan d'amélioration des services de 13,6 millions qui entrait en vigueur cette semaine.

La mise en oeuvre de ce plan prévoyant l'ajout de 76 départs, chaque semaine, dans l'ensemble du réseau, a été complètement éclipsée durant toute la semaine par la multiplication d'incidents techniques, apparemment sans liens entre eux.

Problèmes techniques

Lundi matin, une locomotive du train de Dorion-Rigaud, dans l'ouest de l'île de Montréal, est tombée en panne, ce qui a entraîné des retards qui se sont répercutés durant toute la pointe du matin. Des milliers d'usagers ont dû patienter jusqu'à 30 minutes avant de voir leur train en gare.

Entre-temps, sur la ligne Delson-Candiac, qui dessert la Rive-Sud, des problèmes d'ouverture des portes ont retardé d'une demi-heure le train le plus fréquenté de la journée. Les usagers devaient tous descendre par une seule et unique porte, pour l'ensemble de la rame.

Le même jour, les portes des voitures des trains de la ligne Blainville-Saint-Jérôme, qui dessert Laval et la banlieue nord de Montréal, ont aussi provoqué des annulations de départs et des retards considérables pour les voyageurs de l'heure de pointe.

Encore hier, des problèmes de freins constatés vers 5h30 du matin sur une locomotive du train de Deux-Montagnes, en banlieue nord de Montréal, ont provoqué un effet domino sur tous les services offerts durant l'heure de pointe matinale, entraînant l'annulation de trois départs.

Des usagers qui ont communiqué avec La Presse ont été contraints de patienter près d'une heure sur des quais extérieurs (évidemment non chauffés), sans savoir à quelle heure le prochain train arriverait - ni même s'il arriverait. Comble de malchance, le système de communication qui permet de fournir l'information aux usagers par haut-parleurs ne fonctionnait pas lui non plus.

Promiscuité

Ces incidents couronnaient une semaine particulièrement pénible pour les usagers du train de Deux-Montagnes, qui supportent quotidiennement une promiscuité de plus en plus étouffante dans des trains archipleins.

Dans la dernière semaine, des dizaines d'habitués de cette ligne de train, fréquentée par environ 31 000 usagers par jour, ont affirmé à La Presse que l'encombrement - qui n'est pas nouveau en soi - n'a jamais atteint les proportions des derniers jours. Plusieurs passagers ont attribué cette situation aux horaires «améliorés» de l'AMT.

Le plan de redressement des trains de banlieue, dont les détails seront présentés demain par le président de l'AMT, Joël Gauthier, a été soumis à la ministre des Transports du Québec dès hier.

Au chapitre des mesures concrètes, l'AMT dépêchera des surveillants dans les ateliers ferroviaires du CN et du CP où sont entretenues ses voitures et ses locomotives, pour vérifier si l'entretien régulier du matériel est réalisé selon les règles prévues.

Des «cellules de crise» devraient aussi être mises en place à l'agence, pour mieux gérer les inconvénients créés par des problèmes mécaniques ou d'autres pannes de service, et pour informer les usagers plus efficacement de ces temps d'attente imprévus.