Québec espère avoir trouvé une solution pour réduire de façon très significative les listes d'attente pour une coloscopie.

Tous les Québécois âgés entre 50 ans et 74 ans recevront d'ici la fin de l'année un test de dépistage du cancer colorectal à réaliser à la maison.

Le test FIT (pour Fecal Immunochemical Test) sert à rechercher du sang dans les selles et remplace un test moins précis précédemment utilisé par les médecins. Son arrivée devrait faire chuter les listes d'attente pour les coloscopies, l'outil de recherche qui permet de confirmer le diagnostic de cancer.

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, en a fait l'annonce ce midi, en marge du Forum national sur le plan d'action en cancérologie, une rencontre où les acteurs du milieu de la santé et les groupes en cancer sont appelés à commenter une version préliminaire du prochain plan québécois de lutte contre le cancer.

Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer au Québec, tant chez les hommes que chez les femmes

« Ce qui est intéressant, c'est qu'actuellement il y a des listes d'attente pour les coloscopies parce que plusieurs médecins utilisent la coloscopie comme un test de dépistage. Alors ce qu'on introduit aujourd'hui va remplacer la coloscopie comme première ligne de dépistage », a expliqué le ministre Hébert en conférence de presse. « Le but de cet exercice, c'est de réserver la coloscopie aux gens qui auront un test FIT positif, afin d'identifier si leurs saignements au tube digestif sont dus à un polype ou une lésion cancéreuse. »

Les tests FIT seront d'abord envoyés à tous les patients de huit zones pilotes (Centre universitaire de santé McGill, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, CSSS Pierre-Boucher, CSSS du Sud-Ouest-Verdun, CSSS d'Arthabaska-et-de-l'Érable, CSSS de Rivière-du-Loup, Centre hospitalier universitaire de Québec et Hôtel-Dieu de Lévis). Au cours de la prochaine année, ils recevront par la poste une trousse de prélèvement dans laquelle ils déposeront leurs selles qu'ils devront ensuite rapporter dans les heures suivantes à leur centre de prélèvement.

Si cette phase « pilote » du projet se déroule tel qu'espéré, le programme de dépistage sera élargi à l'ensemble de la province en juin, que les patients soient suivis ou non par un médecin de famille.

Les premiers résultats du registre national du cancer publiés dans deux ans

Le registre national du cancer, attendu avec impatience par les acteurs en cancer, devrait être opérationnel d'ici deux ans, a déclaré le Dr Jean Latreille, l'oncologue à la tête de la Direction québécoise du cancer. Il faut dire que la mise sur pied du registre tarde.

En février 2011, le premier ministre Jean Charest a annoncé dans son discours inaugural la création d'une direction québécoise qui coordonnerait les ressources en cancer. Cette direction a été mandatée pour superviser la mise sur pied d'un registre centralisé des personnes atteintes du cancer afin de brosser un portrait clair de la maladie au Québec. Le Dr Latreille a affirmé qu'il espérait avoir un registre opérationnel au printemps dernier.

Au Québec, 50 établissements de santé possèdent des laboratoires de pathologie. « Pour 2012, tous les établissements ont envoyé des rapports à la Régie de l'assurance maladie du Québec », a indiqué le Dr Latreille, en ajoutant que les logiciels de collecte de données (qui varient d'un établissement à l'autre) ont maintenant presque tous été testés et seraient fonctionnels.

Les données doivent maintenant être analysées. Quelques erreurs ont déjà été corrigées.

Anciennement, le Québec avait un registre des tumeurs, mais il était considéré comme incomplet puisqu'il était seulement établi selon les hospitalisations après les chirurgies. À titre d'exemple, les patients qui souffrent du cancer de la prostate ne sont souvent pas hospitalisés.

Les informations sur le stade du cancer n'y figuraient pas non plus.