Un groupe représentant les usagers de marijuana thérapeutique soutient que les changements proposés au système actuel par le gouvernement conservateur mèneront à plus d'entorses à la loi.

La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a annoncé en décembre dernier que les permis de marijuana thérapeutique ne seraient plus délivrés par le gouvernement, et que le cannabis serait dorénavant prescrit uniquement par les médecins.

Cependant, des professionnels de la santé se disent réfractaires à l'idée de prescrire de la marijuana thérapeutique puisque son efficacité n'est pas prouvée de façon scientifique.

Par ailleurs, les quelque 26 000 Canadiens qui ont recours à cette forme de traitement ne pourront plus faire pousser leurs propres plants de cannabis lorsque la loi entrera en vigueur l'an prochain. Ils devront se tourner vers des producteurs qui détiennent un permis du gouvernement fédéral.

L'Alliance médicinale de patients de cannabis du Canada craint que plusieurs médecins refuseront de prescrire du cannabis à leurs patients, tout en continuant à leur conseiller d'en consommer afin de soulager leurs douleurs.

La directrice du regroupement, Laurie MacEachern, a affirmé lundi que les praticiens recommandent ainsi à leurs patients d'enfreindre la loi. Elle soutient que la chance et l'argent ne devraient pas déterminer qui peut avoir accès aux soins de santé au Canada.

La marijuana ne devrait pas être incluse dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, selon l'alliance.

Le gouvernement, qui a amorcé une période d'échanges publics de 75 jours sur cette question à la mi-décembre, fait remarquer qu'il a proposé ces modifications après avoir consulté des parties concernées comme les policiers et les représentants des services d'incendie.