Le ministre de la Santé du Québec, Réjean Hébert, a annoncé hier que la fermeture amorcée de 10 lits à l'hôpital Saint-Joseph-de-Lachine est suspendue jusqu'à nouvel ordre. Il a pris cette décision après avoir appris par La Presse que, faute de financement, l'hôpital devait procéder à cette fermeture.

L'article publié mardi a soulevé un tollé du côté de l'opposition officielle à Québec et du Mouvement Québec français. Déjà choqué par l'embauche de personnel anglophone depuis que l'hôpital est affilié au Centre universitaire de santé McGill, Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français, s'est inquiété de la fermeture de 20% des lits de l'établissement, qui en compte une cinquantaine. «Cet hôpital francophone, a-t-il dit, est dans un secteur où au moins 37% des gens ont le français comme langue maternelle. La fermeture des lits est un mauvais signe.»

Yves Bolduc blâme le PQ

L'ancien ministre de la Santé Yves Bolduc, qui avait promis 66 millions pour rénover et moderniser l'hôpital, avait lui aussi déploré la tournure des événements. «Rappelons qu'à notre arrivée, en 2003, nous avons hérité d'un réseau de la santé grandement affaibli par le Parti québécois de Pauline Marois et de François Legault. Aujourd'hui, le ministre Réjean Hébert semble reprendre les mauvaises habitudes de Pauline Marois en sabrant dangereusement dans notre système de santé. Le gouvernement péquiste est en train de mettre en péril la survie d'un hôpital centenaire.»

Dans les plans approuvés par les libéraux, l'hôpital Saint-Joseph-de-Lachine devait maintenir les soins primaires et secondaires en plus de devenir un centre d'importance en chirurgie bariatrique, en gériatrie et en ophtalmologie.