Le gouvernement Marois s'en défend bien, mais les compressions que le ministère de la Santé vient d'imposer aux établissements exercent une pression sur les services. Québec demande qu'on réduise de 50 millions la facture des interventions chirurgicales d'ici à la fin de l'année. Il s'agit grosso modo du quart de la facture annuelle normale.

Selon ce qu'a appris La Presse, le réseau de la santé est en attente d'exigences précises du Ministère quant aux sommes à récupérer pour l'année 2012-2013.

Le système de la santé est responsable d'environ la moitié des 800 millions d'excédents de dépenses pour l'année, estimés en juin dernier.

Il ressort des conférences téléphoniques tenues au cours des derniers jours entre les agences de santé que Québec exige la récupération de 50 millions qui avaient été accordés pour des interventions chirurgicales. On réduira ainsi du quart la somme allouée pour des opérations comme la cataracte ou le remplacement d'un genou ou d'une hanche. Québec soutiendra qu'on pourra atteindre l'objectif sans réduire les services aux patients. Or, dans les coulisses, les établissements affirment qu'il sera difficile d'en faire autant avec moins d'argent.

Coupes dans les agences régionales

Québec veut que le réseau remette aussi 30 millions supplémentaires, qui proviendront des enveloppes que se gardent souvent les agences régionales au lieu de répartir l'ensemble des budgets aux établissements.

Lundi soir, lors d'une conférence téléphonique, on a établi que le ministère de la Santé recherchait 23 millions d'économies pour l'agence de Montréal seulement.

Relancé par La Presse hier, le ministre Réjean Hébert a affirmé: «On a invité les établissements à réduire les coûts administratifs au minimum, pour réduire la bureaucratie et préserver les services à la population. C'est une opération générale dans tout le Québec, on n'a pas mis de cible.»

Par ailleurs, a indiqué le Dr Hébert, Québec veut réaliser 125 millions d'économies dans l'achat de médicaments par les établissements, des compressions qui étaient déjà «dans le pipeline», a confié une source dans le réseau.

Les rumeurs de compressions supplémentaires foisonnent parmi les agences régionales. Mais on comprend qu'il s'agira de mesures non récurrentes pour boucler l'année 2012-2013, d'ici le 31 mars prochain. Les agences sont déjà en compressions depuis l'adoption de la loi sur le budget de 2010: on les avait forcées à réduire de 10% les coûts sur trois ans.