Les plaintes augmentent encore au bureau du Protecteur du citoyen quant au manque de services de soutien à domicile pour les aînés et les handicapés. En principe, le maintien à domicile est une priorité gouvernementale, «mais la réalité est souvent tout autre», dénonce la protectrice Raymonde Saint-Germain.

Remis à l'Assemblée nationale aujourd'hui jeudi, son rapport 2011-2012 est une tuile qui s'abat sur les libéraux, puisqu'il couvre la dernière partie de leur mandat au pouvoir. Mais il met également de la pression sur le gouvernement péquiste. Dans son discours d'ouverture, mercredi, la première ministre Pauline Marois a promis une nouvelle «politique nationale de soins et de services à domicile». Cette «réforme majeure» débutera cet automne alors qu'un groupe de travail se penchera sur la création d'une «assurance autonomie».

«Nous devons mieux nous occuper de nos aînés et des adultes en perte d'autonomie. Ces personnes désirent demeurer chez elles, près de leurs proches, plutôt que de se retrouver dans un établissement de santé», a déclaré Mme Marois.

Dans son rapport, Raymonde Saint-Germain déplore «l'ampleur et la récurrence des problèmes en matière d'accès à des services de soutien à domicile», notamment l'aide domestique et les soins d'hygiène.

«Les aspects les plus problématiques sont l'insuffisance des heures de services allouées en fonction des besoins et les délais à recevoir les services en question», estime la protectrice. Les heures de service sont même en diminution alors que la demande augmente, comme La Presse l'avait démontré en avril dernier.

Ce n'est pas la première fois que la protectrice dénonce la situation. Elle avait déploré dans le passé le fait que les services de soutien à domicile souffrent des compressions budgétaires.

Elle revient à la charge cette année parce que les plaintes sont en hausse. En 2011-2012, elle a reçu 90 plaintes fondées au sujet du soutien à domicile, comparativement à 64 l'année précédente et à 26 en 2009-2010.

Dans son rapport, Raymonde Saint-Germain relève aussi des problèmes dans les services destinés aux personnes atteintes d'une déficience physique ou intellectuelle ou d'un trouble envahissant du développement. Elle dénonce les problèmes d'accès, de continuité et de coordination dans les services de réadaptation.

La protectrice accuse également le ministre de la Famille de tarder à agir contre les garderies illégales. Elle lui reproche aussi de traiter de façon inéquitable les garderies privées non subventionnées, qui ont été exclues du dernier appel de projets pour obtenir des places à 7$. Elle souligne les longs délais de traitement des dossiers à la Régie du logement, au Tribunal administratif du Québec et à la Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels.