Un trio shish-taouk (sandwich au poulet libanais), poutine et boisson pour dîner: c'est ce qu'a offert - avec succès - un restaurant de Gatineau situé près d'une école. «La santé publique m'a demandé d'intervenir, dit Jean Lefebvre, vice-président aux affaires gouvernementales du Conseil des chaînes de restaurants du Québec. Mais je ne peux pas faire ça: c'est une décision commerciale du restaurateur.»

La volonté de certaines villes de limiter les restaurants-minute près des écoles heurte M. Lefebvre, qui représente 30 chaînes. «Les restaurants se positionnent dans les endroits qu'ils jugent opportuns pour leurs affaires, fait-il valoir. Personne ne force personne à y entrer. C'est un choix du consommateur. On n'est pas des parias qu'il faut parquer d'un bord de la rue où personne ne va.»

Légiférer pour imposer aux enfants ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire n'est pas la solution idéale, selon lui. «Il faut plutôt les éduquer pour qu'ils prennent les bonnes décisions, dit-il. On ne peut pas tout réglementer dans cette foutue province!»

Ce que mangent les adolescents, «c'est la responsabilité des parents plus que des villes», estime aussi Normand Bourgault, professeur de marketing à l'Université du Québec en Outaouais (UQO).