Le directeur général du CHUM entend demander au gouvernement du financement à l'acte médical. Invité à un dîner-conférence de l'Association des MBA du Québec, hier, Christian Paire a expliqué qu'il faut sortir du mode budgétaire actuel des hôpitaux, «reconduit chaque année de façon historique, mais qui conduit invariablement à des déficits par-dessus déficits.»

«Il faudrait rendre compte de nos soins, mais pourquoi ne serait-ce pas possible de facturer des interventions de l'appendicite selon le nombre réalisé dans une année, en tenant compte des complications? Cela se fait en Europe. On peut aussi penser qu'il y aurait une rémunération spéciale pour les établissements universitaires, donc pour la recherche. Ce que je dis, c'est: pourquoi ne pas l'expérimenter chez nous?»

Signe de l'appui du milieu médical aux visées de M. Paire: l'ancien ministre de la Santé Philippe Couillard a assisté à la conférence, de même que le président-directeur général de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, David Levine, le nouveau président du Collège des médecins, le Dr Charles Bernard, et la présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Gyslaine Desrosiers.

M. Paire a beaucoup insisté sur le fait que la santé est «créatrice de richesse»: «Le secteur de la santé est le plus grand employeur en France. Ici, je pense que oui, quoique... Je crois que les villes dépassent un peu», a-t-il ajouté, provoquant les rires de l'audience.

Les travaux vont «bon train»

Interrogé au sujet de la construction du futur CHUM, M. Paire s'est dit «obsédé» par le temps. «Les travaux au centre de recherche vont bon train, et la construction du nouveau pavillon de la santé doit absolument démarrer au printemps 2011. Pour l'instant, rien n'est changé dans les calendriers. Mais il est clair que, si on devait changer de mode de construction (PPP), il y aurait un effet.»

Comme il l'avait expliqué à La Presse plus tôt cet automne, M. Paire a réaffirmé que le CHUM aurait un bâtiment de 40 000 m2 à l'est du Palais des congrès, dans le Quartier de la santé, qui regroupera de petites et moyennes entreprises spécialisées dans les biotechnologies.