Le nombre de maisons de naissance au Québec est insuffisant pour répondre à la demande des femmes qui souhaitent accoucher avec l'aide d'une sage-femme, soutient la cofondatrice de la coalition «Une maison de naissance dans mon quartier, j'y tiens», Fabienne Gagné.

À l'heure actuelle, seulement deux pour cent des femmes enceintes donnent naissance dans les maisons prévues à cet effet. Les listes d'attente s'allongent pour avoir recours à ce service, souligne la Coalition.

Fabienne Gagné cite un sondage SOM réalisé pour le ministère de la Santé en 2005 selon lequel il y aurait 24 pour cent des femmes québécoises qui souhaiteraient accoucher à l'extérieur d'un centre hospitalier. Un sondage similaire effectué en 2010 pour la CSN indiquait que ce taux était de 26 pour cent.

Mme Gagné souhaite voir la naissance d'un tel endroit dans le quartier Rosemont, à Montréal. Des femmes et des familles qui partagent son avis ont manifesté devant le CLSC Petite-Patrie dimanche après-midi pour faire valoir leur point de vue à ce sujet.

La Coalition pour la pratique sage-femme, qui regroupe plusieurs organismes comme la Fédération des femmes du Québec, la Fédération du Québec pour le planning des naissances et la Confédération des syndicats nationaux, appuie les demandes de Mme Gagné et de son groupe.

Selon Fabienne Gagné, la sécurité des maisons de naissance a depuis longtemps été prouvée. Elle rappelle qu'elles sont bien organisées et qu'elles travaillent toujours en partenariat avec les hôpitaux à proximité.

À long terme, les accouchements dans les maisons de naissance coûtent moins cher au système de santé, dit Mme Gagné. De plus, le taux d'intervention médical est très bas, souligne-t-elle. Et celui des femmes qui allaitent après avoir accouché avec l'aide d'une sage-femme est très élevé, ce qui a un impact positif sur la santé des nouveaux-nés.

La profession de sage-femme a été légalisée en 1987. Selon Mme Gagné, sept maisons de naissance ont alors vu le jour, mais depuis, déplore-t-elle, il n'y a que quatre nouvelles maisons qui ont ouvert leurs portes.

Une formation universitaire de quatre ans est nécessaire pour devenir sage-femme.

«Une maison de naissance dans mon quartier, j'y tiens» fera une tournée dans plusieurs quartiers de Montréal au cours des prochains mois pour réclamer davantage d'établissements de la sorte.