Le gouvernement péquiste ne veut plus reprendre sa promesse électorale de récolter en moyenne 388 millions de dollars de plus par année, soit le double du montant actuel, grâce à son nouveau régime de redevances.

Le gouvernement péquiste ne veut plus reprendre sa promesse électorale de récolter en moyenne 388 millions de dollars de plus par année, soit le double du montant actuel, grâce à son nouveau régime de redevances.

«Oui, on va sûrement aller le chercher», a d'abord répondu le ministre des Finances, Nicolas Marceau. Il a ensuite rapidement précisé que le prix des métaux et l'économie mondiale pourraient faire baisser la somme promise.

«Ce qu'on met en place, c'est les moyens pour aller chercher des sommes de cet ordre-là lorsque les conditions seront suffisamment favorables. Maintenant, si vous me dites: lorsque les conditions sont moins favorables, est-ce que vous allez être capables? On verra», a-t-il expliqué.

Le ministre réagissait à une nouvelle de La Presse qui dévoilait hier le nouveau scénario de redevances étudié par le gouvernement.

On conserverait les principes promis en campagne électorale tout en les modulant de façon importante pour en atténuer l'impact sur l'industrie minière.

M. Marceau n'a pas infirmé ces informations. «Nos engagements sont très, très simples et très, très clairs, a-t-il dit pour rassurer. Les redevances vont augmenter, toutes les minières vont payer, il y aura des redevances plus élevées quand les rendements seront plus élevés et il y aura des incitations à la transformation.»

Une pub trompeuse

Le Parti québécois (PQ) a profité d'une «publicité trompeuse» pour gagner la dernière campagne électorale, a accusé le chef parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.

«Le coeur de son élection, c'était cette publicité avec un gros, gros camion et un petit, petit caillou», a-t-il lancé. Il référait à une publicité où un camion déchargeait une douzaine de cailloux, qui correspondaient aux redevances minières.

M. Fournier y voit un aveu que la promesse «racoleuse» de 388 millions de dollars était «irréaliste». «Depuis sept mois, [le gouvernement] est à la recherche de la formule qui va lui sauver la face, a-t-il accusé. Pendant ce temps, les investissements miniers baissent, observe-t-il. On aura finalement créé de l'instabilité pour peu de choses», juge-t-il.

«Il ne faut pas céder à l'hystérie des minières», réplique Ugo Lapointe, de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine. Depuis 2008, autant de mines ont été fermées que lancées au Québec, ajoute-t-il. «L'activité minière est cyclique, c'est normal.

Il faut la remettre dans son contexte. Et il ne faut pas oublier que la baisse des investissements s'observe aussi dans l'ensemble de l'Amérique du Nord et ailleurs sur la planète.»