Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, n'a pas caché son malaise au sujet de la demande du directeur général de la ville de Montréal, qui a réclamé la tête du chef du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). «C'était pour le moins inapproprié», a-t-il commenté.

Le ministre confirme que le directeur général, Guy Hébert, avait appelé son sous-ministre. «Il s'enquérait ouvertement des possibilités de procéder à un remplacement à la direction (du SPVM)», a-t-il raconté.

M. Hébert avait initialement nié ces faits. Le maire de Montréal, Michael Applebaum, a depuis obtenu sa démission.

Le ministre n'a pas voulu donner plus de détails sur l'appel de M. Hébert à son sous-ministre. Ses arguments étaient «relativement vagues», a-t-il rapporté.  «Sans demander directement le remplacement, les discussions étaient à l'effet d'examiner les possibilités ou les conditions d'un éventuel remplacement.»

«Dans le contexte actuel de tourmente à Montréal, à la veille d'une élection municipale, c'était pour le moins inapproprié de penser à un remplacement du chef de police», a ajouté M. Bergeron.

Il s'est porté à la défense du travail du chef du SPVM. «Nous n'avons jamais eu d'indications de quelque mesure que ce soit, depuis plus de deux ans qu'est en poste M. Parent, qu'on avait quoi que ce soit à lui reprocher, tant du point de vue de l'administration que de son travail au niveau policier. Au contraire, nous avons plutôt eu des échos positifs concernant son travail», a-t-il dit.

«Il y a un chef de police qui est extrêmement vigilant à Montréal», a renchéri le ministre responsable de la Métropole, Jean-François Lisée.

Il croit que le maire Applebaum a pris la «bonne décision». «Les événements qui se sont déroulés dans la journée ne pouvaient conduire à aucune autre décision que celle-là», soutient-il.

Le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a parlé ce matin au téléphone au maire Applebaum. «J'ai insisté sur le fait qu'il a pris la bonne décision», a-t-il rapporté.

Pas d'élections anticipées ou de tutelle

M. Gaudreault écarte l'idée de placer Montréal sous tutelle ou de déclencher des élections anticipées, comme l'a demandé Projet Montréal. Les prochaines élections se dérouleront tel que prévu le 3 novembre.

Son collègue Lisée y voit une «fausse bonne idée». Il veut laisser aux Montréalais «le temps de débattre». Il promet que le gouvernement péquiste va «accompagner Montréal» «pour faire en sorte que la ville puisse fonctionner jusqu'à ce que les électeurs se donnent de nouveaux élus».

M. Lisée dit comprendre l'impatience des Montréalais. «On leur en demande beaucoup, constamment... On ne va pas faire à semblant que (le scandale entourant Guy Hébert) est une bonne nouvelle.»