Nouveau chef, nouvelle équipe. L'arrivée de Philippe Couillard aux commandes du Parti libéral du Québec (PLQ) laisse prévoir des changements dans la liste des stratèges. Dans deux ou trois semaines, soit après le congé pascal, le nouveau chef devrait annoncer l'ajout de quelques lieutenants, tant à l'aile parlementaire qu'à la permanence du parti.

Pas de changements en vue pour l'aile parlementaire. Jean-Marc Fournier restera chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, avec l'essentiel de ses collaborateurs. Quelques ajouts sont toutefois à prévoir. Dans le cercle des stratèges de Philippe Couillard, on attend de voir quel rôle voudront jouer les Raymond Bachand et Pierre Moreau. M. Bachand est critique en matière de finances -un poste névralgique; s'il décidait de se contenter de son rôle de député d'Outremont d'ici les prochaines élections, il faudrait trouver un nouveau critique.

Pierre Moreau a beaucoup gagné en notoriété et en influence dans cette course à la succession de Jean Charest. Voudra-t-il poser des conditions? Exiger un poste précis à l'Assemblée nationale? L'équipe Couillard est ici dans l'expectative -Geoffrey Kelly est président du caucus et Laurent Lessard, whip de l'opposition. Outre le chef, ce sont les deux seuls postes auxquels sont attachés une équipe de conseillers au Parlement.

Au Parlement, il faudra aussi compter avec Sam Hamad, qui s'était lancé rapidement derrière Philippe Couillard dès le début de la campagne. La région de Québec, sa zone d'influence, a livré la quasi-totalité des circonscriptions à l'ancien ministre de la Santé. Il faut s'attendre à ce que le député de Louis-Hébert exige un rôle d'avant-plan.

Dans l'entourage immédiat du chef, Jean-Pascal Bernier restera, pour l'avenir prévisible, le principal adjoint de Philippe Couillard. Petit, discret, rien ne le prédisposait d'entrée de jeu à devenir l'équivalent d'un chef de cabinet. Il a pourtant occupé longtemps cette fonction pour Michelle Courchesne, au Conseil du Trésor. Il avait commencé sa carrière en politique dès 2003, comme attaché de presse du ministre Yvon Marcoux, aux Transports.

Près de M. Couillard, on retrouvera aussi Harold Fortin comme attaché de presse. Il a commencé comme attaché politique du ministre de la Santé en 2003, avant de passer au service de Margaret Delisle, nommée ministre déléguée en 2005. Il a fait un séjour chez Jean-Marc Fournier avant de devenir attaché de presse et chef de cabinet adjoint de Sam Hamad, aux Transports et au Développement économique.

Des retours

Avec le retour de Philippe Couillard, il faut prévoir que Philippe Dubuisson, un conseiller économique de Jean Charest, reprenne du service. Il a déjà contribué au contenu de la campagne du vainqueur. Ancien journaliste, il a sauté en 2000 dans l'aventure politique. Après des années au cabinet de M. Charest, il a été chef de cabinet de Monique Jérôme-Forget aux Finances et a quitté ses fonctions l'an dernier pour devenir rédacteur de discours indépendant pour plusieurs organismes publics, jusqu'aux élections de septembre 2012.

Un autre retour à prévoir: celui d'Isabelle Migneault, qui était déjà dans l'entourage de Daniel Johnson, dans l'opposition, dans les années 90. Elle avait surpris le clan Bachand en faisant le saut chez Couillard - elle avait été chef de cabinet du ministre Bachand au Développement économique, avant de suivre son mari à l'ambassade du Canada à Londres, d'où elle est revenue l'an dernier.

Christian Lessard, un autre stratège proche de M. Couillard, retournera à son poste dans la firme de relations publiques Tact Intelligence-Conseil à Québec. M. Lessard, qui suivait Jean Charsest depuis Ottawa, avait été candidat libéral et était un des principaux conseillers en communications de l'ancien premier ministre. Il a été par la suite vice-président aux communications de la Société générale de financement, avec Pierre Shedleur.

Des changements sont aussi à prévoir à la permanence du PLQ, où le règne de Karl Blackburn comme directeur général risque de prendre fin. Le parti éprouve des problèmes de recrutement, de mobilisation et de financement. Le nouveau chef, qui a fait du renouveau du parti une de ses cinq propositions centrales, voudra un sérieux rebrassage de cartes chez les permanents.