À la veille de rencontrer les groupes de défense des assistés sociaux, le gouvernement Marois ne semble pas vouloir plier sur les changements projetés au régime d'aide sociale.

La ministre Agnès Maltais rencontrera en effet, jeudi, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, après le tollé suscité par un train de mesures qui entraîneront des compressions de 19 millions au système actuel.

Cependant, le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, est demeuré inflexible. Dans un point de presse, mercredi, avant d'entrer en séance du Conseil des ministres, il a légitimé les choix qui ont été faits.

Les changements proposés touchent trois volets. Les ménages composés de deux parents et d'un enfant de moins de cinq ans perdront, à compter du 1er juin, l'allocation de 129 $ par mois versée pour «contraintes temporaires». Le seuil d'admissibilité à cette même allocation pour les prestataires âgés sera quant à lui reporté de 55 à 58 ans. L'aide aux prestataires toxicomanes sera aussi resserrée.

Stéphane Bédard a insisté sur l'abolition de l'allocation de 129 $ versée aux parents d'un enfants en bas âge, une mesure «mal orientée» qui sera remplacée par d'autres scénarios proposés par sa collègue, Mme Maltais, a-t-il précisé.

Selon lui, cette mesure «ne reflétait pas la réalité»: un enfant de moins de 5 ans n'est pas une contrainte à l'emploi. M. Bédard ajoute qu'il faut plutôt «accompagner les gens pour trouver de l'emploi, c'est la bonne chose à faire».

À son avis, les bénéficiaires de l'aide social veulent s'en sortir et «il est légitime, dans le contexte actuel», en raison de la pénurie de main-d'oeuvre, de leur proposer des mesures qui vont leur permettre de retrouver un emploi.

«L'argent va être utilisé en employabilité, pour les gens qui reviennent au travail. Ce qui est important, c'est développer l'employabilité, c'est ça l'objectif.»

Le président du Conseil du trésor a même démenti se livrer à des coupes qui touchent les plus démunis.

«On ne coupe aucune prestation», a-t-il répondu.

Il n'a pas fait mention des deux autres mesures abolies et des aménagements qui pourraient être proposés.

Les modifications visant l'aide sociale ont été signifiées sans tambour ni trompette dans l'édition du 27 février de la Gazette officielle et ce sont les journaux qui en ont fait l'annonce en l'absence de la ministre responsable.

Les groupes de défense des assistés sociaux et les partis d'opposition ont aussitôt accusé Mme Maltais d'avoir voulu glisser sous le tapis les compressions.