Fait rarissime, la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire ont décidé de faire front commun afin de réclamer la mise au rancart du projet de minicentrale à Val-Jalbert, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Lors d'une étonnante apparition conjointe, vendredi à Montréal, le chef de la CAQ, François Legault, et le député Amir Khadir, de Québec solidaire, ont tous deux dénoncé avec vigueur ce projet qu'ils qualifient de subvention déguisée qui sera nuisible à la fois à l'environnement et à l'économie.

François Legault a fait valoir que ce projet engendrera des pertes annuelles de 3 millions $ à 4 millions $ et, même s'il créera 140 emplois durant sa phase de construction, il n'en nécessitera qu'un seul lorsque la centrale sera en opération.

Amir Khadir a pour sa part souligné que, pour chaque dollar obtenu par Hydro-Québec avec cette minicentrale, trois dollars seront versés à des promoteurs privés.

Les deux politiciens ont insisté sur l'impact environnemental négatif du projet, notant qu'il implique l'assèchement de la rivière et de la chute durant sept mois par année.

Ils s'interrogent d'ailleurs sur les raisons qui ont mené la première ministre Pauline Marois à aller de l'avant avec ce projet tout en mettant un terme aux six autres projets de minicentrales. Selon eux, des projets beaucoup plus porteurs sur les plans économique et environnemental peuvent être offerts à la localité, qui ne tirera que 1 million $ de revenus annuels de la minicentrale.

Tant Amir Khadir que François Legault exigent maintenant, en plus de l'arrêt de ce projet, un examen approfondi de la gestion et des pratiques d'Hydro-Québec, estimant qu'après les déboires dans le dossier de Gentilly-2, les coûts des surplus énergétiques et la visite de l'Unité permanente anticorruption dans les bureaux de la société d'État, il est temps d'y regarder de plus près.

La CAQ voudrait que le Vérificateur général se penche sur la gestion d'Hydro-Québec, une demande déjà faite par Québec solidaire, qui exige également que la Commission Charbonneau soit saisie des activités de la société d'État.