La Coalition avenir Québec (CAQ) critique la direction de la plus grande société d'État du Québec. «J'ai des doutes sérieux sur la compétence de la direction d'Hydro-Québec», a lancé son chef François Legault.

«Je suis inquiet de ce que je vois», a-t-il lancé. Et il croit que le gouvernement péquiste devrait aussi l'être. «Je suis très surpris qu'avec un bilan comme celui-là, le Parti québécois ne se pose pas la question: est-ce qu'on garde Thierry Vandal?», a-t-il commenté au sujet du président-directeur général de Hydro-Québec.

Il reproche à la société d'État d'avoir acheté pour environ un milliard de dollars en équipement afin de commencer la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, même si le projet était sur la glace en attendant le feu vert du gouvernement. La société d'État a déjà expliqué que le gouvernement libéral avait en fait lancé le projet en 2008. On l'avait par après mis sur la glace pour mettre à jour des estimés de coûts et des études sur la sécurité. Dans l'attente, il fallait effectuer certaines dépenses pour éviter des retards en cas de reprise du chantier, a déjà soutenu Hydro-Québec. Le projet a finalement été annulé par le gouvernement péquiste, car il était devenu non rentable.

Autre reproche de M. Legault à la direction d'Hydro-Québec: d'avoir participé à des achats inutiles d'électricité, qui ont mené à des surplus qui coûteront 1,5 milliard de dollars d'ici 2020. En commission parlementaire mardi, M. Vandal a toutefois expliqué qu'il n'avait fait que suivre les commandes du gouvernement libéral.

«Quand on dirige une société d'État puis qu'on pense qu'on est en train de prendre une décision qui va faire perdre un milliard de dollars aux Québécois, si on a des principes un peu, on se bat et puis si on n'est pas content, on démissionne», a commenté le chef de la CAQ.

M. Legault rappelle aussi que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) s'intéresse à des contrats octroyés de gré-à-gré à La Romaine, le plus gros chantier au pays. La société d'État explique qu'elle collabore pleinement pour transmettre des informations, et que ce processus est normal.

Lors de la dernière campagne électorale. M. Legault avait prévenu que sous un gouvernement caquiste, il pourrait y avoir un ménage à la direction des sociétés d'État.

Le vérificateur général chez Hydro-Québec

La CAQ a présenté un projet de loi pour permettre au vérificateur général d'examiner les livres des sociétés d'État. Le ministre des Finances Nicolas Marceau a rappelé que son budget prévoyait déjà cette mesure.

«J'annonce que le vérificateur général du Québec pourra désormais effectuer une vérification d'optimisation des ressources dans les entreprises du gouvernement et leurs filiales», affirmait d'ailleurs le ministre dans son discours sur le budget. La mesure est inscrite dans le projet de loi omnibus du budget, qui n'a pas encore été adopté.

M. Legault affirme qu'on ne peut attendre ce projet de loi. Il y aurait «urgence» d'adopter le sien. Mais le gouvernement péquiste répond que ce projet de loi est mal ficelé. Selon le projet de loi caquiste, pour vérifier les livres de la société d'État, le vérificateur aurait besoin de l'accord du conseil d'administration. Or, c'est déjà le cas. Et c'est précisément le problème. Les sociétés d'État refusent. «On n'était pas forcément les bienvenus», raconte Raymonde Côté-Tremblay du cabinet du vérificateur.