La ministre du Travail, Agnès Maltais, soupçonne que deux appartements loués aux frais du Ministère pendant la campagne électorale auraient servi à héberger du personnel politique du Parti libéral du Québec (PLQ). Le Directeur général des élections (DGE) devrait faire enquête, selon elle.

Lors de l'étude des crédits budgétaires du ministère du Travail, le Parti québécois a relevé deux dépenses «étonnantes» aux yeux de Mme Maltais.

Ces dépenses remontent à l'époque où la libérale Lise Thériault était à la tête de ce ministère.

Selon les documents déposés, le Ministère a conclu deux contrats de gré à gré pour la location d'appartements à Montréal du 30 juillet au 29 août dernier, en pleine campagne électorale.

Les factures s'élèvent respectivement à 1830$ et 1640$.

L'un des appartements a hébergé une employée du cabinet de Mme Thériault. On ignore pour qui l'autre a été loué, mais la demande a également été faite par le cabinet.

Selon Agnès Maltais, le PLQ - et non l'État - aurait dû payer la facture. Une directive du Conseil du Trésor prévoit qu'en période électorale, le personnel de cabinet peut se faire rembourser ses «frais de déplacement à l'intérieur du Québec».

«Ce qui n'est pas normal, c'est qu'on réserve des appartements à des attachés politiques. Ce ne sont pas des frais de déplacement», a soutenu Mme Maltais.

Il s'agit selon elle de dépenses électorales. Elle demande des explications au PLQ. Elle ajoute que si la directive a été violée, le parti devrait rembourser ou le DGE devrait faire enquête.

«Un show de boucane»

Le PLQ rejette les accusations du gouvernement. «C'est un show de boucane!», a lancé l'attaché de presse Charles Robert.

Il était membre du cabinet de Mme Thériault jusqu'au déclenchement des élections, où il est devenu employé du parti.

L'un des appartements ne lui était pas destiné. Selon lui, Mme Maltais «se trompe», car les frais d'hébergement sont remboursables par le Ministère.

Au DGE, on n'a pas voulu commenter l'affaire. En vertu de l'article 431 de la loi électorale, «les services fournis par un membre du personnel d'un cabinet» ne sont pas une dépense électorale.

On n'a également pas précisé si les frais d'hébergement sont inclus dans ces «services».