Le Parti québécois a l'intention d'être représenté officiellement à un congrès dont l'objectif est de mettre en place une organisation parapluie regroupant tous les partis souverainistes afin de ramener la question nationale au centre du débat public, a affirmé lundi le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Gouvernance souverainiste.

Alexandre Cloutier a déclaré lors d'une entrevue qu'à moins d'un avis contraire de ses membres, le PQ participe habituellement aux initiatives comme celle de la Convergence nationale, qui propose un congrès d'orientation en mai prochain.

«De façon générale, on salue ces nouvelles initiatives, et de façon générale, on y participe, a-t-il dit. Maintenant, on se garde une prudence pour mai, parce qu'il faut respecter nos militants et les instances officielles du PQ, mais en même temps, on a tous une grande cause commune qui nous unit, et il faut se rappeler justement de ce qui nous unit avant de mettre l'accent sur ce qui nous divise.»

M. Cloutier ne s'est pas avancé sur la possibilité d'élaborer une stratégie et un programme commun vers la souveraineté, comme le souhaite la Convergence nationale, dont la création a été proposée dimanche par le Nouveau Mouvement des Québécois (NMQ), avec notamment l'appui de l'ancien premier ministre Bernard Landry et du Conseil de la souveraineté.

«Nous, ce qu'on retient surtout de l'idée de Convergence nationale, c'est que ce sont des militants qui souhaitent faire avancer la cause du Québec, qui est une force militante de gens qui souhaitent que le Québec devienne un pays, a-t-il dit. Le PQ participera à tous les forums où l'indépendance est à l'honneur.»

Le NMQ avait déjà écorché l'an dernier la stratégie référendaire et le projet de «gouvernance souverainiste» de la première ministre Pauline Marois, qui était alors dans l'opposition.

La Convergence nationale propose de jeter les bases d'une action commune, en mai prochain, en débattant de diverses questions, comme une formule d'alliance entre partis politiques, une question délicate sur laquelle M. Cloutier est demeuré réservé.

«Pour les alliances ponctuelles, la politique a toujours été la même: c'est la politique de la porte ouverte, on est ouverts aux discussions, mais en même temps, là-dessus, il faut rester prudent, a-t-il dit. On ne fera pas de tactique sur la place publique avec différentes alliances qui pourraient avoir lieu.»

L'an dernier, alors que le PQ était en difficulté dans l'opposition, Bernard Drainville, maintenant ministre des Institutions démocratiques, avait insisté sur l'importance des alliances entre partis souverainistes.

De son côté, le chef d'Option nationale (ON), Jean-Martin Aussant, a réservé un accueil tiède, lundi, à cette initiative visant à rallier les forces souverainistes au sein d'une organisation parapluie qui n'a pas le statut de parti politique.

«Ça fait presque un an et demi que plein de gens de partout veulent créer des rencontres et des forums et des occasions de se parler pour que ça avance, cette espèce d'union des souverainistes, a-t-il dit. Convergence nationale est juste une itération de plus là-dedans, c'est vraiment pas une nouveauté.»

Selon le chef d'ON, le NMQ et M. Landry avaient déjà esquissé pareille intention au cours des derniers mois.

«M. Landry redonne un tour de vis à ce qu'il fait lui aussi depuis plus d'un an, pour essayer de faire en sorte que les souverainistes se parlent tous, a-t-il dit. C'est un nouveau nom, pour un nouveau véhicule mais qui va faire ce que bien des gens essaient de faire depuis un an et demi.»

M. Aussant a déclaré que la Convergence nationale ne change rien à sa stratégie, puisque son parti est déjà favorable aux alliances avec d'autres partis dont la souveraineté est «clairement» la priorité.

«Avant les élections, on voulait discuter, ça n'a pas fonctionné; on est encore ouverts à discuter pour la prochaine élection, en espérant que ça fonctionne, mais la question doit surtout être posée aux deux partis qui ont un peu plus fermé la porte la première fois qu'on voulait discuter.»

Option nationale décidera lors de son congrès de mars si des délégués du parti seront envoyés au premier congrès de Convergence nationale, en mai.

Du côté de Québec solidaire, l'attaché de presse Christian Dubois a rappelé que le parti souverainiste a décidé d'entamer des pourparlers avec ON en vue des prochaines élections.

Incapable de préciser pour l'instant si des délégués participeront au congrès de Convergence nationale, QS discutera néanmoins d'une éventuelle alliance avec le PQ en mai prochain, lors de son congrès.