Bien que le Parti libéral élira son nouveau chef ce printemps, dans l'ensemble de la population, et même chez les sympathisants libéraux, il n'y a pas d'enthousiasme pour replonger le Québec en campagne électorale.

Le gouvernement Marois a devancé le dépôt de son budget 2013-2014 à novembre dernier, manifestement pour éviter d'être renversé par des libéraux forts d'une direction renouvelée. Or, ce scénario ne correspond pas du tout à l'humeur de l'électorat en général, observe Youri Rivest, vice-président de CROP. «C'est peu dire qu'il n'y a pas d'appétit pour des élections à court terme», constate-t-il devant les données recueillies.

Commission Charbonneau

Seulement 19% des répondants croient qu'il faudrait déclencher des élections «le plus tôt possible» en 2013. Inversement, 62% des gens pensent qu'il faudrait attendre jusqu'aux conclusions de la commission Charbonneau, attendues théoriquement à la fin de 2013. Chez les péquistes, résultat prévisible, on trouve encore moins d'appui pour un scrutin rapide; seulement 11% des gens pensent qu'il s'agit d'une bonne idée.

Même chez les libéraux, qui théoriquement devraient profiter d'un renouvellement de la direction, on ne se précipite pas. Seulement 32% des répondants, ou un électeur libéral sur trois, pensent qu'il faudrait vite retourner aux urnes.

Un coup d'oeil aux résultats permet de constater que les plus favorables à un scrutin rapide «font partie d'un électorat de tendance conservatrice, davantage de droite» que l'ensemble de l'échantillon, explique le sondeur. Ainsi, 39% de ceux qui votent conservateur souhaitent un scrutin dès le printemps - deux fois plus que la population en général. Les électeurs qui ont de hauts revenus, probablement piqués au vif par les décisions du gouvernement Marois à l'automne, penchent aussi pour des élections hâtives.