«L'obscurantisme» se poursuit au ministère des Transports (MTQ), déplore la Coalition avenir Québec (CAQ). Son député Éric Caire cherche en vain à obtenir des rapports sur de possibles malversations ou de la collusion dans ce ministère.

Le précédent ministre des Transports, le libéral Pierre Moreau, avait refusé de les rendre publics. M. Caire est revenu à la charge auprès du nouveau ministre péquiste, Sylvain Gaudreault, peu après sa nomination. Il s'est buté au même refus.

La réponse de M. Gaudreault en Chambre: «j'invite le député (...) à faire confiance à la commission (Charbonneau) qui fait du travail, qui fait de la recherche et qui va arriver à des étapes subséquentes où nous aurons des informations supplémentaires».

La demande du caquiste porte sur les rapports de vérification interne et d'évaluation des programmes produits au ministère entre 2003 et 2010. M. Gaudreault a confirmé avoir vu ces rapports, mais a refusé d'en commenter le contenu.

L'existence de ces rapports avait été rapportée l'année dernière en commission parlementaire par Jacques Duchesneau, alors patron de l'Unité anticollusion. M. Duchesneau y expliquait qu'un système de collusion s'installait au MTQ «depuis 30 ans». Selon lui, il était impossible que les autorités en place ignorent ce système. «Je sais qu'il y a eu un rapport, en 2006, des ingénieurs du ministère. Mais ce que je sais aussi, c'est qu'il y a eu beaucoup de communications verbales qui faisaient état de situations, et où on demandait des correctifs», rapportait M. Duchesneau.

M. Caire soutient que ces dizaines de rapports de la MTQ ne sont pas seulement pertinents pour la commission Charbonneau. «L'Assemblée nationale demeure le gardien de l'intérêt public en matière de surveillance du gouvernement», explique-t-il.

Il rappelle en outre qu'en 2010, M. Gaudreault et l'opposition péquiste accusaient Hydro-Québec d'outrage au Parlement, pour ne pas avoir dévoilé rapidement les renseignements sur ses contrats réclamés par les élus. «Où est le député de Jonquière, celui qui dénonçait le manque de transparence d'Hydro-Québec? Et, si jamais quelqu'un le retrouve, est-ce qu'on pourrait lui dire, comme il disait à l'époque, que la comédie a assez duré?», a-t-il cinglé.