Plus de 50 associations, syndicats et groupes de défense des droits ont interpellé directement la première ministre Pauline Marois pour réclamer une commission d'enquête publique et indépendante sur les opérations policières.

Le «printemps érable» a beau être terminé, ses séquelles sont encore très présentes, ont affirmé plusieurs représentants en matinée aujourd'hui lors d'un point de presse.

Arrestations de masse, profilage politique, fouilles abusives, nombreux blessés: il est temps de faire la lumière sur l'une des «plus grandes vagues de répression policière de l'histoire du Québec», a indiqué Nicole Filion, coordonnatrice à la Ligue des droits et libertés.

«Les victimes ont été gazées, poivrées, matraquées, chargées par des chevaux, blessées par des balles de plastique et par des grenades assourdissantes, a-t-elle dénoncé. On les a accusées de mener le Québec au chaos.»

Mme Filion a ajouté que les nombreuses demandes d'enquête lancées dans les derniers mois sont restées sans réponse. Aujourd'hui, elle est persuadée que la première ministre fera preuve de «sensibilité». «Rappelons que Mme Marois avait elle aussi dû répondre du port de son carré rouge.»

La cinquantaine de groupes qui réclament une commission d'enquête veulent aussi que soit créée une «instance indépendante et civile de surveillance des opérations policières».



«Le cas du matricule 728 n'est pas un cas isolé. Il y a complaisance face à ce genre de pratique policière et nous devons absolument briser cette complaisance», a affirmé Jérémie Bédard-Wien, secrétaire aux finances de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante.

Pour sa part, Éliane Laberge, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, a tenu à préciser que cette enquête n'est pas demandée dans le «but de se venger ou de se donner raison».

«Ce n'est pas normal qu'au Québec, en 2012, chaque fois qu'une auto de police passe dans la rue, les étudiants se retournent parce qu'ils se sentent visés», a déploré la militante.

Sa collègue de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, a pour sa part déclaré qu'elle veut passer à autre chose. «Et pour le faire, ça prend une large réflexion», a dit la présidente.