Près de 10 ans après avoir claqué la porte du Parti libéral du Québec (PLQ) en qualifiant Jean Charest de «coquille vide», l'ancien vice-président du parti Jean David veut reprendre du service. Et il convoite le plus haut poste.

Il annoncera ce matin sa candidature à la direction du PLQ. «Les trois candidats actuels ne posent pas les bonnes questions. Il faut que le parti soit plus près des Québécois, et moins près des politiciens professionnels», lance M. David.

Il propose de «revoir les moeurs politiques», dont le financement. Les dons individuels devraient notamment être limités. «Le plafond pourrait être entre 100 et 500$», soutient-il.

Trois candidats sont déjà en lice: Raymond Bachand, Pierre Moreau et Philippe Couillard.

Peu connu du grand public, M. David ne sera pas accompagné ce matin par des députés libéraux ou des organisateurs du parti.

Il ne dispose pas d'une organisation rodée. «Mais j'ai tâté le terrain et la réaction est très positive», affirme-t-il. Il croit pouvoir amasser 1000 signatures dans une quarantaine de circonscriptions. «J'ai des chances de gagner si on m'accepte comme candidat», croit-il.

Cette partie n'est pas encore gagnée. La direction du PLQ s'est réunie hier soir pour proposer les règles de la course. Ces règles doivent ensuite être adoptées en congrès en fin de semaine. On décidera entre autres du nombre minimal de signatures à amasser et de la somme que chaque candidat devra donner au parti afin d'organiser le congrès à la direction.

Peu d'appui connu

L'establishment du parti ne semble pas emballé par sa candidature. Le directeur général du parti, Karl Blackburn, n'a pas répondu à sa lettre, rapporte-t-il.

M. David est un militant de longue date. En 1971, il est devenu président de la commission jeunesse du PLQ. Il a plus tard occupé le poste de vice-président marketing au Cirque du Soleil pendant 15 ans.

Départ fracassant

De 1999 à 2002, il a présidé la commission politique du PLQ. Il en a aussi été le vice-président. Son départ a été fracassant. En décembre 2002, il a qualifié M. Charest de «politicien professionnel» qui s'intéresse plus aux sondages et à la «cosmétique» qu'aux idées.

«Il n'a pas de vision, il ne comprend pas ce qu'est un projet de société», a-t-il affirmé.

Selon lui, le PLQ était devenu un «piètre succédané du parti qui a mis en oeuvre la Révolution tranquille». Lawrence Cannon a été une des rares personnes à l'appuyer publiquement; il se disait «solidaire» de ses propos.

M. David a depuis publié Quel cirque! Ma théorie générale de la réalité. Il est président et directeur général d'Une Idée dont le temps est venu inc., société-conseil en créativité.