Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, laisse entendre qu'il serait prêt à faire tomber le gouvernement minoritaire de Pauline Marois si celui-ci persiste à vouloir instaurer une hausse d'impôt rétroactive.

En conférence de presse mercredi à Montréal, M. Legault a déclaré que la CAQ s'opposera à toute hausse d'impôt, quoi qu'il advienne.

«On n'appuiera pas une hausse des impôts», a-t-il martelé à plusieurs reprises.

«Donc, que Mme Marois agisse en conséquence ou qu'elle obtienne l'appui du Parti libéral», a-t-il ajouté.

Interrogé à quelques reprises sur la possibilité de faire tomber le gouvernement sur cette question, M. Legault n'a pas voulu le dire aussi clairement, indiquant d'abord qu'«on n'en est pas là», pour finalement ajouter, en anglais: «cela n'aurait aucun sens d'avoir une nouvelle élection, mais c'est entre les mains de Mme Marois maintenant».

Bien que son parti ait aussi promis d'abolir la taxe santé de 200 $, M. Legault a rappelé que la Coalition prévoyait financer cette mesure par une réduction des dépenses.

Il soutient que le niveau d'imposition trop élevé au Québec est l'une des causes des difficultés économiques de la province et qu'il n'est pas question d'en ajouter.

Il réclame d'ailleurs une mise à jour économique dans les plus brefs délais afin de faire la lumière sur les comptes publiques à la suite de l'annonce de l'ex-ministre des Finances, Raymond Bachand, après l'élection, de l'existence d'un manque à gagner de 800 millions $ au 30 juin par rapport aux prévisions budgétaires et de la possibilité de voir un autre 350 millions $ s'ajouter à ce trou, en raison d'une croissance économique qui s'annonce inférieure à ce qui avait déjà été prévu.

À peine une semaine après la nomination du conseil des ministres du gouvernement péquiste, François Legault a noté que Pauline Marois «semble être disparue des écrans radars depuis son assermentation comme première ministre».

Il lui a reproché d'improviser dans plusieurs dossiers et, surtout, de faire abstraction de sa réalité politique.

«Il est temps que Mme Marois assume son rôle de première ministre d'un gouvernement minoritaire», a-t-il lancé, en appuyant sur ce dernier mot.

«Mme Marois n'est pas là pour travailler pour ses militants. Elle est là pour travailler pour l'ensemble des Québécois ou au moins pour une majorité de Québécois et pour être capable de travailler pour une majorité de Québécois, elle doit faire des ententes avec un des deux partis d'opposition», a-t-il ajouté.

Il a notamment condamné les décisions de maintenir l'augmentation de l'aide financière aux étudiants malgré l'abolition de la hausse des frais de scolarité, d'annoncer la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 avant d'avoir pris connaissance des tenants et aboutissants de cette fermeture et d'annoncer ce qu'il qualifie de moratoire permanent sur l'exploitation des gaz de schiste.

Il a par ailleurs dénoncé le fait que l'ex-député Nicolas Girard puisse être nommé à la tête de l'Agence métropolitaine de transport, selon des informations publiées mercredi matin.

«M. Girard, avec toutes ses qualités, n'a aucune expérience de gestion. Donc exactement ce que le Parti québécois dénonçait; la partisanerie avant la compétence», a-t-il dit.