La première ministre Pauline Marois a voulu, jeudi, rassurer le milieu des affaires, craintif depuis l'élection de son gouvernement.

«Ça m'étonne toujours qu'on s'inquiète de ça», a-t-elle lancé en conférence de presse. Elle a été piquée au vif lorsque les journalistes l'ont questionnée sur les préoccupations du milieu des affaires.

La disparition du ministère du Développement économique, la restructuration de plusieurs autres fonctions de l'État, la révision du mandat de la Caisse de dépôt et les hausses d'impôts pour les nantis sèment l'inquiétude au Conseil du patronat.

Dans une sortie vigoureuse, elle a fait valoir que les meilleurs résultats économiques des 25 dernières années ont été atteints sous un gouvernement du Parti québécois. Ce fut le cas au début des années 2000, au moment où elle était ministre des Finances, a-t-elle souligné, se défendant de s'en attribuer tout le mérite.

«Que la communauté d'affaires ne s'inquiète pas. Il y a eu des ministres des Finances sous les gouvernements libéraux qui n'avaient pas le quart des compétences du ministre actuel (Nicolas Marceau) et de sa ministre déléguée (Élaine Zakaïb). Je vous invite à aller voir les curriculums des ministres qui ont précédé celui qui est là.»

Elle a souligné que son équipe compte «trois ou quatre MBA» et des députés qui ont «bon nombre d'expériences» en administration. «Et il y a une première ministre qui a été ministre des Finances et qui a un MBA en économie. Alors, rassurez la communauté des affaires: nous serons au rendez-vous», a-t-elle soutenu.

Selon elle, le PQ a formé les gouvernements parmi «les plus responsables» et qui «ont soutenu l'économie du Québec comme peu l'ont fait». «Les régimes d'épargne-actions, les politiques de gestion des ressources, les politiques relativement à l'équilibre budgétaire ont été des politiques d'un gouvernement du Parti québécois.»

Sous le PQ, le Québec était «en train de se situer dans le peloton de tête» quant à la part du PIB consacrée à la recherche au développement. «Depuis que les libéraux sont là, il y a un certain recul», a-t-elle noté.

De son côté, le ministre des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau, a déclaré qu'il travaillera «sans relâche» pour faire en sorte que les entreprises «embauchent, investissent, innovent». «Que le milieu des affaires se rassure: ça fait partie des choses qui me préoccupent», a-t-il affirmé juste avant la première réunion du Conseil des ministres du gouvernement Marois.

«Je vais tout faire pour que la croissance économique du Québec aille plus rapidement. C'est la clé, évidemment. La prospérité des Québécois passe par une croissance économique plus rapide, un milieu des affaires qui fait face à un climat attrayant», a-t-il ajouté.

En rattachant les Finances et l'Économie, Pauline Marois fait de M. Marceau un «superministre», un rôle qu'a joué Bernard Landry dans le passé.

Nicolas Marceau garde le cap sur l'équilibre budgétaire pour le budget de 2013-2014, comme l'avait prévu son prédécesseur, le libéral Raymond Bachand. Quand on lui a demandé si son premier budget sera équilibré, il a répondu: «C'est une nécessité.»

Il accuse le gouvernement Charest d'avoir fait preuve de «relâchement» dans les derniers mois. Il hérite d'un trou de 800 millions dans les finances publiques pour l'année en cours.