Un invité inattendu soupèse ses chances de succéder à Jean Charest. Martin Cauchon a téléphoné à quelques députés du Parti libéral du Québec (PLQ) pour les sonder sur la course à venir à la direction du parti. La démarche a surpris les gens, car le nom de M. Cauchon circule davantage pour le Parti libéral fédéral.

Mais surtout, fait singulier, l'ancien ministre de la Justice de Jean Chrétien a fait ses appels de Chine, où il est en mission pour le bureau d'avocats avec lequel il travaille maintenant. L'annonce de la candidature de Philippe Couillard a déclenché des spéculations sur ses adversaires potentiels.

Le Dr Couillard aura pour sa part les feux de la rampe braqués sur lui la semaine prochaine après qu'il aura pris contact avec la plupart des organisateurs du PLQ. Il doit en effet participer à un débat prévu depuis longtemps sur la présence du privé en santé.

Raymond Bachand annoncera quant à lui sa décision la semaine prochaine. Il est probable qu'il se désiste avec l'entrée en scène du Dr Couillard, mais hier, il refusait catégoriquement de faire connaître ses intentions. «Je suis en réflexion... Depuis que je suis en politique, j'ai toujours refusé d'y réfléchir par loyauté à M. Charest», a-t-il dit. Selon lui, le prochain chef devra avant tout «être rassembleur. Il faut qu'il y ait plus d'harmonie au Québec». Il considère que «le Parti libéral doit se tourner vers l'avenir et regagner la confiance des électeurs», rappelant que les deux tiers des électeurs, le 4 septembre, avaient fait un autre choix que le PLQ.

Une chose est évidente, Raymond Bachand ne lorgne pas la mairie de Montréal, contrairement à ce qu'une radio de Montréal avait lancé comme hypothèse.

Le chef libéral par intérim, Jean-Marc Fournier a annoncé hier ses choix pour l'équipe parlementaire. Comme l'avait indiqué La Presse, Robert Dutil, réélu dans Beauce-Sud, sera leader parlementaire, une fonction qui offre une majoration de salaire de 20% et une poignée d'attachés politiques. Engagé dans la course, Pierre Moreau, candidat naturel à ce poste, ne pouvait l'occuper, car cela lui aurait donné une visibilité inéquitable par rapport à ses adversaires dans la course au poste du chef du parti. Geoffrey Kelley sera président du caucus.

Le nom de Lise Thériault avait circulé pour la course à la direction, mais elle s'est désistée hier. Elle sera plutôt leader parlementaire adjointe de l'opposition officielle.

En prime, tous ces officiers parlementaires n'auront pas à se prononcer dans la course à la direction à venir.

La ministre du Travail sortante, Lise Thériault, réélue députée d'Anjou-Louis-Riel, a soutenu avoir reçu «beaucoup d'appuis», mais a ajouté qu'elle s'estimait plus utile comme leader adjointe. «Je pense que je vais être à la bonne place», a-t-elle déclaré.

Un autre désistement, prévisible celui-là: Thierry Vandal. Le commentateur Jean Lapierre avait annoncé que le président d'Hydro-Québec songeait à se lancer, hier matin. Trente minutes plus tard, le communiqué est tombé, catégorique. M. Vandal «n'a aucune intention de s'impliquer politiquement». «J'ai beaucoup de respect pour les hommes et les femmes qui décident de s'investir en politique au sein de tous les partis. Par ailleurs, depuis 1996, je suis au service d'Hydro-Québec et de son actionnaire, le gouvernement du Québec. C'est ainsi que je contribue au développement économique du Québec», affirme-t-il.

Denis Coderre a aussi indiqué qu'il n'était pas intéressé par la succession de Jean Charest, étant déjà très engagé dans sa campagne pour briguer la mairie de Montréal.