Le Dr Gaétan Barrette a mis fin aux spéculations, mardi, en confirmant qu'il se lance en politique sous la bannière de la Coalition avenir Québec (CAQ). Aux côtés du chef François Legault, il a annoncé sa candidature dans la circonscription de Terrebonne et a promis de redresser la situation dans le réseau de la santé.

Le radiologiste a ainsi confirmé les informations de La Presse de samedi.

Au déclenchement d'une campagne électorale, qui devrait avoir lieu mercredi, M. Barrette quittera ses fonctions comme président de la Fédération des médecins spécialistes, mais il ne démissionnera pas formellement. Il pourra donc réintégrer l'organisme en cas de défaite électorale.

Les sympathies de M. Barrette pour la CAQ étaient connues depuis longtemps, mais il a longuement hésité avant de faire le saut en politique active. C'est finalement le «climat politique» qui l'a décidé.

«À un moment donné, il faut arrêter de critiquer de l'extérieur, ce qui était ma fonction principale», a-t-il déclaré.

Visiblement habitué aux feux des projecteurs, M. Barrette a promis de tout mettre en oeuvre pour que les Québécois en aient «pour leur argent» avec le réseau de la santé. Quitte à ne pas mettre des gants blancs pour parvenir à ses fins.

«C'est bien sûr que le jour où je vais proposer de faire en sorte que ça fonctionne, il est possible que des gens aient de la peine, a-t-il prévenu. Mais ça ne sera pas des patients.»

Il n'a pas précisé de quelle manière il compte réduire les délais et faciliter l'accès à un médecin de famille. Il compte dévoiler son plan de match pendant la campagne électorale.

Son chef, François Legault, rappelle que la CAQ compte économiser 500 millions en frais de médicaments en réduisant les honoraires aux pharmaciens. Le parti propose aussi de favoriser l'usage des médicaments génériques dans les cliniques et les hôpitaux.

M. Legault compte également prendre des mesures pour forcer les médecins omnipraticiens à prendre plus de patients.

«Il faut être capable de dire aux médecins de famille que la façon dont certains pratiquent actuellement n'est pas acceptable, a-t-il dit. On ne peut pas accepter que certains médecins de famille pratiquent, par exemple, en faisant du sans rendez-vous pendant trois jours par semaine. On a besoin que les médecins de famille prennent en charge un certain nombre de patients, prennent en charge ces patients dans des GMF, 7 jours par semaine, avec les infirmières et d'autres médecins pour changer le style de pratique.»

La CAQ a intégré plusieurs députés et militants de l'Action démocratique du Québec, un parti qui a toujours défendu l'ouverture du système de santé au secteur privé afin de désengorger le réseau public. Le nouveau candidat vedette du parti a toutefois débuté son allocution avec une profession de foi sans équivoque à l'égard du régime public.

M. Barrette ne voit aucune contradiction dans cette situation. Si elle est élue, la CAQ s'est engagée à tenir un projet pilote pour évaluer le recours au privé dans la santé. Il estime que cette solution peut être acceptable, mais seulement si le régime public ne parvient pas à combler les besoins.

«Si le privé est nécessaire pour venir nous appuyer, il viendra nous appuyer», a-t-il indiqué.

Le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) se réjouit de constater que la médecine de famille semble être une priorité pour la CAQ et les autres partis dans la course. Mais, prévient-il, une approche de «contrainte sous prétexte que les omnipraticiens ne travaillent pas assez ne fonctionnera pas.»

«Il ne faut pas tomber dans le piège de faire une multiplication entre le nombre de médecins et le nombre de patients, dit-il. C'est un peu gros de dire que les médecins ne font que du sans rendez-vous. Moi, je connais davantage de médecins qui pratiquent à l'hôpital, à la clinique, et qui font en plus de l'obstétrique ou une autre spécialité. Je le dis depuis quatre ans, ce qu'il faut c'est du support à la pratique, des ressources infirmières, une meilleure organisation.»

Claire Samson dans Iberville



François Legault a également présenté Claire Samson comme candidate dans la circonscription d'Iberville. Issue du milieu de la culture, Mme Samson est présidente de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec. Elle a occupé des postes de gestion à Radio-Canada, TVA et TQS.