Le ministre délégué aux Transports du Québec, Norman MacMillan, a annoncé ce matin son retrait de la vie politique.

Élu député le 29 mai 1989 dans Papineau lors d'une élection partielle, Norman MacMillan n'a jamais été défait depuis.

Il a confirmé son départ lors d'une conférence de presse tenue à Gatineau, en Outaouais, dont il est aussi ministre responsable.

Âgé de 64 ans, il a déclaré vouloir passer du temps avec sa famille, dans «ses terres», faisant taire les rumeurs qu'un problème de santé soit à l'origine de sa décision. M. MacMillan a combattu un cancer de la prostate, mais il dit être en pleine forme.

Né à Buckingham, le ministre dit avoir amorcé sa réflexion il y a déjà quelque temps.

«J'ai senti que j'avais besoin de faire autre chose, d'aller chez nous».

En politique, «il faut savoir quand s'embarquer, et aussi quand partir», a-t-il lancé en anglais.

Ses 23 ans passés à l'Assemblée nationale ont été précédés de sept années comme conseiller municipal à la Ville de Buckingham (aujourd'hui un district de Gatineau).

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Robert Bourassa et le jeune Norman MacMillan.

Norman MacMillan a précisé qu'il faisait un trait sur la vie politique active, démentant du même coup des rumeurs qui en faisaient un candidat à la mairie de Gatineau.

«La politique, c'est fini», a-t-il affirmé, catégorique.

Il n'a d'ailleurs pas l'intention de rester dans l'entourage du Parti libéral, affirmant de pas vouloir être une «belle-mère». «Et je ne répondrai pas au téléphone», a-t-il averti les journalistes présents à son annonce.

M. MacMillan a admis avoir devancé la date de son annonce, à la demande du parti, étant donné le déclenchement imminent des élections provinciales.

Il affirme toutefois ne pas connaître la date de l'enclenchement du processus. Un secret bien gardé par le premier ministre et son entourage, même si les rumeurs se multiplient et s'entendent pour le début du mois d'août.

Il a tenu à remercier le premier ministre Jean Charest, un ami, dit-il, et un homme qui aime le Québec, et les gens qui y habitent.

«Si tous les Québécois pouvaient passer cinq minutes avec Jean Charest, la prochaine élection serait encore plus facile», a-t-il insisté, réitérant un soutien solide à son chef.

«Je pense qu'à la prochaine campagne électorale, on va avoir des surprises», a-t-il poursuivi, un peu énigmatique.

Jean Charest est selon lui «l'homme de la situation, l'homme de l'économie et l'homme du plan Nord».

Norman MacMillan espère que les gens se souviendront de lui comme un député qui était présent pour les citoyens et leur «donnait du service», mais aussi comme un homme franc. Parmi les réalisations qui ont marqué sa carrière, il souligne l'autoroute 50, longtemps promise aux gens de la région de l'Outaouais.

Il dit ne pas avoir de regrets de sa vie politique. Sauf celui d'avoir engraissé de 60 livres pendant sa carrière, a-t-il lancé en riant.

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Jean Charest et Norm MacMillan à une autre époque.