Le gouvernement du Québec termine finalement l'année financière 2011-2012 avec un déficit conforme à ses prévisions. On s'attendait à un déficit moins élevé que prévu, mais le dernier mois de l'année financière - mars 2012 - a été désastreux.

L'état des finances publiques du Québec est détaillé dans le dernier Rapport mensuel des opérations financières, publié vendredi dernier en fin de journée. Le cumul des 12 mois de l'année financière donne un déficit de près de 3,27 milliards de dollars. Cette somme diminue toutefois à un peu moins de 3,0 milliards lorsqu'on soustrait la provision pour éventualités de 300 millions, qui n'a pas été utilisée. La comptabilisation finale du déficit sera publiée à l'automne.

Au moment de déposer son budget, en mars 2012, le ministre des Finances Raymond Bachand avait révisé ses estimations. Il avait affirmé que le déficit reculerait à 3,3 milliards pour l'année 2011-2012

(3,0 milliards sans la provision), plutôt que les 3,8 milliards prévus initialement. L'année se termine finalement avec un déficit de 3,27 milliards (2,97 milliards sans la provision).

Le mois dernier, La Presse a écrit que l'année 2011-2012 se dirigeait plutôt vers un déficit moins élevé que prévu - à 2,7 milliards - compte tenu des résultats cumulés des 11 premiers mois. Les chiffres du 12e mois (mars) se sont cependant avérés désastreux. Au cours de ce seul mois, le déficit a atteint un sommet mensuel de 1,4 milliard (1,1 milliard en excluant la provision de 300 millions). Ce revirement de situation s'explique par une économie chancelante qui a entraîné une diminution des revenus du gouvernement.

Impôts et taxes

Au cours de l'année, les recettes tirées de l'impôt des particuliers et des sociétés ont crû respectivement de 4,4% et de 4%. Les taxes à la consommation ont procuré, de loin, la plus forte croissance de revenus (13,5%), pour un total de 14,4 milliards. Cette croissance est attribuable à la hausse d'un point de pourcentage du taux de la TVQ.

Au total, les revenus autonomes du gouvernement ont donc augmenté de 5,8%, à 50 milliards, alors que les transferts fédéraux ont reculé de 1,2%, à 15,2 milliards, pour une hausse globale des revenus de 4,1%.

Du côté des dépenses de programmes, le gouvernement a maintenu sa croissance à 2,3%, alors que son objectif était de 2%. En incluant la nouvelle contribution santé, entièrement dépensée, la croissance des dépenses de programmes a été supérieure à 2,3%, mais le rapport mensuel ne donne pas de chiffre précis. En tenant compte du service de la dette, dont la croissance a été de 5,2%, l'ensemble des dépenses répertoriées a crû de 2,6%.

Depuis trois ans, le gouvernement du Québec termine ses années financières avec des déficits systématiquement plus faibles que ce qui avait été annoncé dans les discours du budget. Au bout du compte, cependant, les déficits annuels des trois dernières années sont comparables, soit 3,17 milliards, 3,15 milliards et 2,97 milliards cette année. Un changement important doit survenir au cours de la prochaine année (2012-2013): selon les prévisions du ministère des Finances, le déficit annuel devrait reculer à 1,5 milliard.