Le seul député péquiste à n'avoir jamais porté le carré rouge, Sylvain Simard, a décidé de quitter la vie politique à la fin de son mandat. En plus de perdre ce vétéran, la chef péquiste Pauline Marois a encaissé hier la démission en bloc de six membres de l'exécutif de l'association de Groulx.

Ils s'opposaient à ce que le président du PQ, Raymond Archambault, devienne candidat dans leur circonscription aux prochaines élections. Ils ont dit ne pas avoir confiance en ce candidat imposé par l'état-major du parti. M. Archambault, un ancien lecteur de nouvelles à Radio-Canada, avait son investiture hier soir à Sainte-Thérèse. Ce résident de longue date de la circonscription a finalement été élu par acclamation comme candidat.

Le président démissionnaire de l'association de Groulx, Mario Charron, appuyait la candidature à l'investiture de Pierre Descoteaux, un ancien député libéral. C'était une bonne prise aux yeux des membres de l'exécutif local. M. Descoteaux s'est désisté plus tôt cette semaine, laissant le champ libre à M. Archambault.

La circonscription de Groulx est actuellement détenue par le péquiste René Gauvreau, qui ne se représente pas. Elle a été remportée par le PLQ en 2003, l'ADQ en 2007, puis le PQ en 2008 - avec de très minces majorités, sauf lors de la vague adéquiste de 2007.

Sylvain Simard annoncera aujourd'hui, aux côtés de Pauline Marois, qu'il ne sollicitera pas un autre mandat. Âgé de 67 ans, il a été élu pour la première fois en 1994 dans Richelieu, en Montérégie. Sous Lucien Bouchard puis Bernard Landry, il a été tour à tour ministre des Relations internationales, de l'Immigration, président du Conseil du trésor et ministre de l'Éducation.

Sylvain Simard est favorable à une hausse des droits de scolarité. Contrairement à tous ses collègues péquistes, il n'a jamais arboré le carré rouge, symbole de la lutte étudiante que Mme Marois a finalement décidé d'abandonner la semaine dernière à l'approche des élections. Ce n'est pas le seul dossier au sujet duquel M. Simard s'est retrouvé en rupture avec la chef récemment. Il était opposé à l'idée d'assujettir les cégeps à la loi 101, une position que le PQ a adoptée au congrès de l'an dernier. Lors du départ d'André Boisclair en 2007, il souhaitait que Gilles Duceppe prenne les commandes du PQ. Il était resté plutôt à l'écart lors de la récente crise qui a secoué le leadership de Pauline Marois. Devant les caméras, il avait réitéré sa confiance en Mme Marois.