L'autobus de campagne n'est peut-être pas encore sorti du garage, mais le premier ministre Jean Charest a prononcé un discours à forte saveur électorale mercredi, lors de la cérémonie d'assermentation de son nouveau député de LaFontaine, Marc Tanguay.

Jean Charest prépare manifestement ses lignes de campagne. Deux tendances se dégagent. Il veut présenter son parti comme celui capable de «combattre les menaces» à l'économie du Québec qui se profilent à l'horizon. «Pour cette année, nous devons être très vigilants. Il y a plusieurs nuages dans le ciel partout sur la planète», a-t-il affirmé.

Jean Charest avait tenu le même genre de discours en 2008, lors des élections qui lui ont permis de retrouver sa majorité à l'Assemblée nationale. Il voulait «les deux mains sur le volant» pour traverser la «tempête économique». «Le Québec s'est mieux sorti de la crise financière et économique que partout ailleurs dans le monde, a dit Jean Charest mercredi. Nous avons créé de l'emploi, soutenu nos entreprises. Et on l'a fait sans en faire payer le prix à nos programmes sociaux.»

Puis, comme dans la publicité télévisée qui le met en vedette, Jean Charest fait valoir que son gouvernement a pris une position responsable dans le conflit étudiant. La question des droits de scolarité, «c'est évident que ce sera un enjeu lors d'une prochaine élection», a confirmé la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Elle écarte la médiation et rejette toute reprise des négociations tant que la CLASSE ne fera pas de compromis.

«Être libéral, c'est avoir le courage de ses convictions, a déclaré Jean Charest. Être libéral, c'est avoir la capacité de prendre des décisions difficiles parce que ce sont les bonnes décisions, c'est avoir la capacité de les défendre, la capacité de prendre des décisions pour plusieurs générations.»

Dans son allocution de dix minutes, le premier ministre n'a pas fait d'attaques envers ses adversaires. Il s'est attardé longuement sur «les grandes valeurs du Parti libéral du Québec», inscrites dans une plaquette signée Claude Ryan en 2002, deux ans avant sa mort.

«Pour les libéraux, nous croyons beaucoup au développement économique pour créer de la richesse afin que nous puissions la partager. Ce n'est pas une fin en-soi, mais un moyen pour soutenir nos programmes sociaux. Être libéral, c'est ça», a-t-il affirmé.

Lors d'un bref point de presse, Jean Charest s'est défendu de mener une campagne publicitaire négative contre la chef péquiste Pauline Marois. Il a plaidé que son parti a agi en toute légalité, rejetant les prétentions du vidéaste amateur Guy Séguin. Il a accusé le PQ d'avoir lui-même fait des publicités négatives contre son gouvernement.

Clément Gignac sera de la campagne

De son côté, le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, a indiqué qu'il sollicitera un autre mandat, mais très probablement dans la région de Québec, là où il habite. Il représente la circonscription de Marguerite-Bourgeoys, à Montréal, un bastion libéral où Jean Charest pourra présenter une candidature de prestige.

Pour expliquer sa décision de solliciter un autre mandat, Clément Gignac a sorti quelques lignes de campagne probables du PLQ. «J'aime la vision du présent gouvernement. On a un Plan nord, on a un projet de société à proposer. Et j'aime aussi qu'on respecte la loi et l'ordre. Ce n'est pas la rue qui va mener, ce sont les élus qui vont décider. Et aussi le fait que le gouvernement n'ait pas reculé dans le dossier des frais de scolarité, ça m'a grandement influencé dans ma décision de me représenter», a-t-il soutenu.

Photo Le Quotidien

Clément Gignac