La Commission Charbonneau a aménagé 70 places pour les citoyens qui voudront suivre ses travaux, au 9e étage d'un édifice occupé en bonne partie par des ministères et des organismes du gouvernement québécois et situé au 500, boulevard René-Lévesque ouest, à Montréal.

Quelque 1,7 million de dollars ont été consacrés à la conception et à l'aménagement de ses locaux. Outre les 70 fauteuils réservés au public, la vaste salle d'audience comprend 12 sièges pour les journalistes, 8 grandes tables pour les avocats et le personnel de la Commission, chacune équipée de micros et d'écrans, sans compter l'estrade des commissaires, les lutrins des procureurs, la boîte des témoins, etc.

Quatre caméras robotisées filmeront les débats, qui seront diffusés en direct sur de vastes écrans. Tous les documents qui seront déposés au cours des travaux seront numérisés et eux aussi affichés à l'écran.

Les débats seront également transmis dans une salle de presse plutôt exiguë, mais pouvant accueillir 22 journalistes. Ceux qui ont pu visiter les locaux hier ont évoqué les risques d'engorgement: pas moins de 140 représentants des médias ont demandé et obtenu leur accréditation.

Les audiences seront diffusées sur le site internet de la Commission, mais avec un délai de deux minutes, afin de prévoir les éventuelles demandes d'ordonnance de non-publication. Les débats seront archivés tous les jours et disponibles en tout temps sur internet.

Les citoyens désireux d'assister aux audiences devront présenter une carte d'identité et accepter de se faire fouiller. Les audiences se dérouleront quatre jours par semaine, trois semaines par mois.

Les audiences commenceront mardi prochain à 11h. La présidente, la juge France Charbonneau, prononcera un discours d'ouverture. Elle sera accompagnée du deuxième commissaire, Renaud Lachance, mais pas du troisième, Roderick A. Macdonald, qui doit subir une intervention chirurgicale.

Les personnes directement concernées par l'enquête, ou qui croient pouvoir y contribuer, ont jusqu'au 28 mai pour présenter leur demande d'obtention de statut de participant ou d'intervenant, ce qui, le cas échéant, leur donnera la possibilité de proposer de convoquer des témoins et même de les contre-interroger.

La Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, pour laquelle travaille une soixantaine de personnes, se penchera sur la collusion, la corruption, le financement illégal des partis politiques par des acteurs de l'industrie, et sur l'infiltration du crime organisé.