L'Assemblée nationale a condamné, unanimement et sans réserve, les méfaits qui ont entraîné la paralysie du métro de Montréal, jeudi matin.

> Faites-nous part de vos commentaires à debats@lapresse.ca

> Envoyez-nous vos photos sur redaction@lapresse.ca

Le péquiste Bertrand St-Arnaud a déposé une motion en ce sens, qui a été adoptée par tous les députés, sans débat. Pour marquer le coup, aucune autre motion n'a été présentée au Salon bleu. Les députés ont décidé d'être plus disciplinés que la veille, lorsque leurs querelles autour de la présentation de motions ont fait les manchettes.

Aux yeux du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, les actes commis dans le métro sont «tout à fait intolérables». «Il semble que ce soit une action concertée, en plus. Je pense qu'on a ici un phénomène tout à fait nouveau», a-t-il lancé. Questionné pour savoir s'il craint une escalade, il a répondu: «Je pense qu'on est rendu à quelque chose de très grave.»

Il entend «trouver des moyens pour rassurer la population et faire en sorte qu'un événement semblable ne se reproduira pas». Il veut vérifier s'il y a des failles dans les mesures de sécurité du métro.

«Trop tôt pour faire un lien»

Comme une enquête est en cours, «on ne peut pas faire de lien» entre le conflit avec les étudiants et les «gestes aussi extrémistes que ceux qui viennent de se produire», a-t-il indiqué. Mais son collègue des Transports, Pierre Moreau, a fait ce lien. Les actes commis hier vont «à l'encontre de tout ce qui doit être le comportement normal de personnes qui font des revendications. S'ils estiment que leurs revendications sont légitimes, ils doivent prendre les moyens légitimes pour les faire valoir. Ce qu'on voit dans le métro, c'est qu'on fait supporter à l'ensemble des contribuables des inconvénients majeurs», a-t-il affirmé.

La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, juge qu'il est «trop tôt» pour faire un lien avec les étudiants en grève. «Il semble qu'il y ait des groupuscules, qui ne sont pas nécessairement reliés au mouvement étudiant, qui tirent profit de créer un tel climat au Québec, a-t-elle dit. Ça n'aide pas pour régler la situation étudiante.» Elle «ne doute pas de la capacité du mouvement étudiant de se distinguer de ce type d'actions et d'en arriver à un mode collaboration pour arriver à une sortie de crise».

La Coalition avenir Québec estime que «c'est la peur qui s'installe lentement mais sûrement au Québec». «Ici, à l'Assemblée nationale, on ne peut pas accepter ce climat malsain», a dit la députée Sylvie Roy.

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a indiqué que les actes commis hier ne sont pas de la «désobéissance civile». Ce sont des actes criminels qui «perturbent la vie de milliers de citoyens» et «sèment un climat de peur et d'appréhension».