Jean Charest fait intentionnellement perdurer la crise étudiante pour en tirer des bénéfices politiques sur le dos des jeunes Québécois, a avancé cet avant-midi Pauline Marois.

«Au lieu d'amorcer un dialogue, il diabolise les étudiants, il jette de l'huile sur le feu», a-t-elle affirmé, qualifiant l'attitude du gouvernement de «lamentable».

«Il est en train de créer une crise pour se faire du capital politique», a ajouté Mme Marois.

Selon la chef péquiste, le gouvernement devra assumer la responsabilité des débordements qui peuvent survenir après plusieurs semaines de grève infertile.

Jean Charest doit «cesser son petit jeu» et «cesser de jouer au matamore» en acceptant de négocier avec le gouvernement. «Je lui dis aujourd'hui: s'il devait y avoir des débordements, et nous n'en souhaitons pas, c'est lui qui en sera le premier responsable.»

Mme Marois a toutefois affirmé qu'à son avis, le comportement des étudiants était «formidable» compte tenu du grand nombre d'entre eux qui sont en grève. «Bien sûr, quand il y a des débordements nous sommes en désaccord: intimidation, violence. Mais je crois que pour l'essentiel, ça n'a pas été la façon de faire des étudiants jusqu'à maintenant.

Participant à une grande manifestation en après-midi, Amir Khadir a lui aussi accusé le gouvernement de laisser pourrir la situation à dessein.

«C'est le genre de stratégie politique de bas étage que beaucoup de partis traditionnels appliquent, de susciter des affrontements pour ensuite se poser en défenseurs de l'ordre, de la paix sociale».

Mis à part quelques débordements, le mouvement étudiant a fait preuve d'une «grande grande maturité», a-t-il évalué.

Le Parti québécois promet d'annuler la hausse de 75% des frais de scolarité sur cinq ans du gouvernement Charest, puis de négocier avec le mouvement étudiant quant au financement des universités. La chef péquiste a toutefois refusé de s'engager à geler les frais de scolarité. Québec solidaire, quant à lui, prône la gratuité complète des études.