Samuel Murray n'avait vraiment pas de temps à perdre. Du jour au lendemain, littéralement, il est passé de lobbyiste d'une multinationale du gaz naturel à directeur du contenu du Parti libéral du Québec (PLQ). Après avoir travaillé pour le compte de la gazière Talisman, il est maintenant chargé d'encadrer l'élaboration des positions politiques et de la plateforme électorale de la formation.

Et il n'exclut pas de revenir à ses anciennes amours. S'il affirme qu'il ne retournera «probablement pas» au lobbyisme, son remplaçant s'attend à le voir revenir dans «quelques semaines» ou «quelques mois» après un congé sans solde.

Jusqu'au 12 mars dernier, Samuel Murray agissait à titre de lobbyiste pour d'importants clients du Groupe GVM. Cette firme spécialisée en relations publiques et en publicité appartient à François Pilote, collaborateur de longue date de Jean Charest, à qui il a servi de lieutenant politique à Ottawa puis à Québec.

Au Groupe GVM, M. Murray a fait du démarchage pour plusieurs entreprises. Depuis juin 2010, il représentait notamment la multinationale Talisman Energy, la plus importante des entreprises intéressées par le gaz de schiste du Québec.

Samuel Murray n'a pas voulu commenter les circonstances entourant ce changement d'emploi. «Je ne suis plus sur le payroll de Groupe GVM», s'est-il limité à affirmer, ajoutant qu'il n'avait «pas vraiment l'intention d'y retourner».

Michel Rochette, chargé des communications au PLQ, ne voit pas de problème à ce qu'un lobbyiste passe du jour au lendemain à la coordination des positions politiques du PLQ.

«Son mandat est exclusivement consacré au Parti libéral du Québec, a-t-il argué. Samuel Murray faisait déjà partie de la commission politique du Parti comme bénévole.»

Tous les mandats enregistrés par Samuel Murray au registre des lobbyistes ont brusquement cessé le 12 mars dernier. L'emploi qu'il occupe depuis le 13 mars le place au centre de l'élaboration des positions politiques du Parti libéral du Québec.

«Dans son mandat, il encadre et il soutient la commission politique qui génère des résolutions», a expliqué M. Rochette, ajoutant que ces propositions devaient ensuite être approuvées par les membres. En période préélectorale, c'est aussi à lui de coordonner la rédaction de la plateforme présentée aux électeurs.