La torpeur s'est emparée de la Coalition avenir Québec (CAQ). À la suite des mauvais sondages, le financement bat de l'aile et les candidats-vedettes font la fine bouche.

Plusieurs sources dans l'organisation du nouveau parti en région constatent que les baisses successives des appuis à la formation de François Legault dans les récents sondages ont eu l'effet d'un coup de frein sur le financement. Même partielles, les premières données publiées par le Directeur général des élections sur le financement de 2012 montrent que la moyenne des dons à la CAQ a fortement baissé par rapport à la campagne intensive de novembre et décembre 2011.

Le parti vit «une traversée du désert», explique-t-on, et cherche à reprendre les commandes du programme qu'il a perdues depuis janvier, avec l'adhésion du transfuge péquiste François Rebello et le manque de cohérence des députés Janvier Grondin et François Bonnardel quant aux conséquences de l'abolition des agences régionales de santé. Le parti a aussi dû se défendre d'organiser des cocktails de financement à 1000$ pour rencontrer le chef quelques minutes - un tel événement aura lieu dans la circonscription de Gérard Deltell, ancien chef de l'Action démocratique du Québec, cette semaine.

Sur les réseaux sociaux et dans les médias régionaux, quelques aspirants candidats repoussés par la direction du parti expriment publiquement leur dépit. Ceux que les lieutenants de François Legault rencontrent doivent en premier lieu répondre à une question, lancinante: combien de temps vous faudrait-il pour amasser 25 000$ de financement?

Les cocktails de financement en région attirent moins de personnes que prévu; parfois, on a seulement 60% des gens attendus. À Trois-Rivières notamment, la participation était en deçà des attentes.

«On maintient le cap, c'est difficile de faire des prédictions [pour l'assistance aux cocktails en région], mais les revenus sont au rendez-vous», soutient Martin Koskinen. «Il n'y a pas de déception, mais c'est sûr que le financement politique n'est pas simple, il n'y a pas de doute», convient le bras droit de François Legault. Le chef fait actuellement une tournée en région. Hier, de passage à Rivière-du-Loup, il a répété être convaincu que les élections auront lieu en mai ou en juin.

Difficile même à Québec

La liste d'une soixantaine de fidèles adéquistes, transmise par Gérard Deltell à François Legault au moment de la fusion, est laissée pour compte. La commission politique du parti ne s'est pas même réunie encore.

Mario Bertrand, ancien bras droit de Robert Bourassa, se contente d'observer le processus sans donner d'orientations. Il est loin de «cadrer» les interventions, comme il se le promettait. «Il assiste aux réunions chaque semaine, il est physiquement à toutes les rencontres de direction», précise Koskinen.

Seule région où la CAQ reste nettement en avance dans les intentions de vote, Québec ne manque pas de candidats potentiels pour François Legault. Encore là, toutefois, il a été plus difficile que prévu d'atteindre l'objectif de 25 000$ pour la réunion de financement de la semaine dernière.