Les travailleurs doivent être mieux protégés lors des faillites, croit Québec solidaire. Son député Amir Khadir voudrait que les régimes complémentaires de retraite «soient désormais considérés comme des créanciers prioritaires dans les cas de faillites et restructurations d'entreprises». Il demande à Ottawa de réformer en conséquence la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

Le parti de gauche doit déposer une motion sans préavis cet après-midi au Salon bleu, qui recommence à siéger. Le PLQ, le PQ, la CAQ, Option nationale et les ex-péquistes indépendants l'appuieront. Elle sera donc unanime.

La proposition de M. Khadir est motivée entre autres par les cas de deux entreprises qui se sont placées récemment sous la LACC, Papiers White Birch et Silicium Bécancour.

En septembre dernier, le fonds de retraite de la papetière était déficitaire de 312 millions $.

Pour Silicium Bécancour, le déficit du régime est de 10 millions $. «Les retraités risquent d'y perdre jusqu'à 40% de leurs prestations», dénonce M. Khadir. Prioriser les travailleurs au détriment des autres créanciers serait légitime, croit le député.

Il rapporte que d'autres pays interviennent différemment pour aider leurs gens licenciés. Par exemple, au lieu de prioriser les travailleurs au détriment des autres créanciers, les États-Unis se chargent eux-mêmes de les aider. «On leur offre jusqu'à 50 000$ par année», dit-il.

Cette demande n'est pas nouvelle. Le NPD a déjà déposé un projet de loi pour modifier en ce sens la LACC. Le Bloc québécois s'y était opposé. Il craignait qu'on risque de faire perdre des emplois en opposant les droits des travailleurs à ceux des retraités.

La Fédération des chambres du commerce du Québec s'inquiète elle aussi de cette initiative «simpliste». Elle craint que cela augmente le risque de prêter aux entreprises. Les banques financeraient donc moins facilement les entreprises en difficulté, préviennent-elles, ce qui créerait des effets pervers.

Des élections rapidement

L'automne dernier, Québec solidaire pressait le premier ministre Charest de déclencher des élections. M. Khadir n'a pas changé d'idée. Il souhaite des élections le plus rapidement possible. M. Charest a déjà affirmé qu'il n'en déclencherait pas d'ici le 21 avril.

Le gouvernement Charest a perdu la confiance de la population, croit M. Khadir. Il rappelle que selon un sondage Léger Marketing publié le 15 janvier, 54% des Québécois estiment que M. Charest n'est pas intègre (sondage complet avec méthodologie ici).

M. Khadir ne préférerait pas que les élections se déroulent après le début des travaux publics de la commission Charbonneau. Selon lui, la commission permettra de déterminer précisément qui aurait «permis les trafics d'influence» dans l'octroi de places en garderies, la nomination de juges ou les permis de port d'arme. Mais la population sait déjà, croit-il, que le PLQ est le parti qui aurait permis ces dérapages.