L'Action démocratique ne convoquera pas un conseil général spécial sur la fusion avec la Coalition avenir Québec (CAQ), a tranché mardi le président directeur-général de l'ADQ, Christian Lévesque.

Il s'agit d'un revers pour les 59 détenteurs d'une carte de l'Action démocratique qui réclamaient d'urgence la tenue d'un conseil général dans une lettre expédiée en matinée à la direction du parti.

«C'est un simulacre de démocratie», s'est insurgé Jean Nobert, figure de proue du mouvement opposé à la fusion de l'ADQ avec la CAQ de François Legault, après avoir pris connaissance de la réponse de M. Lévesque.

Les signataires invoquaient l'article 35 de la constitution de l'ADQ en vertu duquel 50 membres en règles peuvent demander la tenue d'une assemblée générale.

Ces militants, membres du comité «Restons ADQ», souhaitaient susciter un large débat sur la fusion et sur le processus de votation requis pour entériner l'entente conclue en décembre dernier.

M. Lévesque n'a mis que quelques heures mardi pour opposer une fin de non-recevoir aux militants antifusion.

Dans une lettre de trois paragraphes adressée à M. Nobert, M. Lévesque souligne que l'ADQ n'est «pas en mesure de répondre positivement» à la requête. Il précise qu'en vertu de l'article 32, la demande aurait dû provenir non pas de simples détenteurs de carte mais de membres du comité exécutif ou de présidents d'associations de circonscriptions électorales.

M. Nobert a dit ne pas être surpris par la décision du président de l'ADQ qui illustre, selon lui, l'absence d'ouverture affichée par la haute direction du parti envers les adéquistes opposés à la fusion.

«Je prends acte de la décision et ça confirme leur volonté d'agir seuls, en vase clos. Il n'y a pas de place pour la discussion», a-t-il affirmé, appelant les membres à rejeter le projet de fusion.

L'arrivée surprise au sein de la CAQ du transfuge péquiste François Rebello ajoute des munitions au groupe de militants antifusion. Les tenants du «centre-droit» ne trouveront pas leur compte dans le nouveau parti fusionné, a insisté M. Nobert.

«On le voit bien, François Legault s'entoure de personnes proches des milieux souverainistes et de la gauche», a-t-il dit.

Ancien directeur de cabinet de Mario Dumont et membre fondateur de l'ADQ, M. Nobert conteste la légitimité démocratique du vote postal présentement en cours pour entériner l'entente CAQ-ADQ.

Il juge en effet inacceptable que les arguments contre la fusion ne figurent pas dans l'enveloppe distribuée aux membres. Le refus de l'exécutif de remettre une liste des membres aux opposants suscite aussi la grogne au sein du comité «Restons ADQ».

Le président de la commission des communications de l'ADQ, Richard Thibault, a cependant repoussé du revers de la main les critiques exprimées par M. Nobert et autres dissidents.

«Ils se présentent en victimes et prétendent qu'ils sont muselés alors qu'il n'en est rien. Nous avions acquiescé à toutes leurs demandes à condition qu'ils s'engagent à accepter le résultat du vote, mais ils ont refusé», a-t-il rappelé au sujet de M. Nobert, Claude Garcia et Adrien Pouliot.

En fin de journée, le chef Gérard Deltell a lui aussi déploré l'attitude des militants antifusion.

«Ils ont bien le droit de s'exprimer, mais cela me choque de les entendre remettre en question le processus démocratique. On a été tout ce qu'il y a de plus transparent depuis le début», a-t-il fait valoir.

Les membres en règle de l'ADQ ont jusqu'au 19 janvier pour envoyer leur bulletin de vote par la poste. Les résultats du scrutin seront dévoilés le 22 janvier.