Deux ténors de l'opposition à la fusion CAQ-ADQ se dissocient de la création d'un nouveau parti de droite, l'Équipe autonomiste. Cette initiative d'adéquistes déçus fait le jeu des partisans de la fusion, estiment le président de la commission politique de l'ADQ, Claude Garcia, et le président de l'aile jeunesse, Denis Claveau.

Un ex-militant adéquiste, Éric Barnabé, a réservé le nom du nouveau parti, Équipe autonomiste, auprès du Directeur général des élections du Québec le 22 décembre. Il devra présenter une demande d'autorisation au DGE, avec la signature d'au moins 100 électeurs, pour que le parti voie officiellement le jour. Son initiative a peu à peu retenu l'attention médiatique depuis la période des Fêtes.

Toutefois, l'Équipe autonomiste ne rallie pas tous les adéquistes mécontents. «Je ne leur donne pas mon appui, c'est clair», a affirmé Claude Garcia à La Presse, hier. Plutôt que de créer un autre parti, les adéquistes déçus doivent selon lui empêcher le mariage de l'Action démocratique du Québec (ADQ) avec la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault. «Il faut que ce soit notre priorité. On ne peut pas accepter d'avance que la bataille soit perdue», a-t-il plaidé.

Les 2500 membres de l'ADQ se prononceront sur la fusion au cours d'un vote postal du 9 au 19 janvier. Les résultats seront connus le 22 janvier.

L'arrivée de l'Équipe autonomiste «crée une diversion», selon M. Garcia. «Ça risque de faire en sorte que des membres qui sont contre la fusion s'abstiennent de voter et travaillent pour ce parti. Ça fait le jeu des partisans de la fusion.»

Denis Claveau tient lui aussi à ce que l'ADQ survive. Contrairement à M. Barnabé, il ne croit pas que la «marque de commerce» de l'ADQ soit «finie». «L'Équipe autonomiste, ça manque de sérieux. Ç'a été créé très vite. Et le contenu est très squelettique», a-t-il plaidé.

MM. Claveau et Garcia n'écartent toutefois pas la création d'un autre parti de droite si les membres de l'ADQ votent pour la fusion avec la CAQ. «Après le 22 janvier, on verra les mesures à prendre selon les résultats», s'est contenté de dire Claude Garcia.

D'autres adéquistes opposés à la fusion ont créé en décembre le groupe Restons ADQ, actif sur l'internet et dans les médias sociaux. Des partisans du mariage CAQ-ADQ viennent de répliquer avec leur propre groupe, Unissons nos forces.