L'Action démocratique du Québec (ADQ) part en guerre contre la venue au Québec du chanteur français Bertrand Cantat, qui a déjà été reconnu coupable d'avoir tué l'actrice française Marie Trintignant.

Cantat fait partie des artistes qui participeront à une production du Théâtre du nouveau monde de Montréal en 2012.

Sa venue suscite une controverse, puisque Cantat, ancien leader du groupe Noir Désir, a été condamné pour homicide involontaire après avoir battu à mort sa conjointe en 2003.

Le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, a déclaré à la période de questions mercredi qu'il n'était pas le bienvenu au Québec.

L'ADQ a déposé une motion pour s'opposer à sa venue. La motion demande que l'Assemblée nationale exige que Citoyenneté et Immigration Canada «impose les règles les plus strictes» à M. Cantat «afin de lui interdire l'entrée au Québec». Le gouvernement a toutefois refusé d'en débattre.

Le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a affirmé que la règle de droit s'applique et que les autorités fédérales se pencheront sur le dossier en vertu des règles existantes.

De son côté, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, n'a pas voulu commenter la participation du musicien au spectacle.

Mme St-Pierre a refusé mardi de critiquer la distribution du spectacle signé Wajdi Mouawad, prévu pour le 60e anniversaire du TNM en 2012. Ironiquement, Cantat doit participer au spectacle Des femmes, d'après Sophocle.

Mme St-Pierre juge que la présence sur les planches du TNM de M. Cantat ne la regarde pas.

Jusqu'ici le TNM a défendu le recrutement de M. Cantat au nom du droit des criminels à la réhabilitation.