Éric Caire, ex-député de l'ADQ devenu indépendant, souhaite se rallier aux quatre députés adéquistes aux prochaines élections. Mais à une condition: que ce soit dans un nouveau parti.

«L'ADQ a un grand déficit de crédibilité. C'est une bannière qui est morte. Se présenter pour ce parti, ce serait courir à l'échec», a dit M. Caire, qui s'était porté candidat à la direction de l'ADQ.

Il souhaite qu'un nouveau parti profite des budgets de recherche et des listes de membres de l'ADQ.

M. Deltell, lui, semble réticent à ce que l'ADQ change de nom.

Hier, Éric Caire a dit au Soleil qu'il discutait d'une possible réunion avec ses anciens collègues, de préférence dans un nouveau parti. Il nous a ensuite précisé sa pensée: il n'est absolument pas question qu'il retourne à l'ADQ.

Si un nouveau parti devait naître, M. Caire, échaudé par la dernière course à la direction de l'ADQ, ne souhaite pas en prendre la tête. Il accepterait que l'actuel chef de l'ADQ, Gérard Deltell, le dirige, mais il préférerait François Legault. «J'aime beaucoup Gérard, on s'entend bien. Mais je pense que cette question va se régler par elle-même. Disons-nous les vraies choses. Quelqu'un comme François Legault obtient 40% d'appuis seulement en faisant un signe de la main alors que, sous Gérard Deltell, l'ADQ obtient environ 10% d'appuis. Je le dis sans méchanceté: la logique mathématique est implacable.»

M. Caire veut rallier les «forces de centre droit», qui se manifestent de plus en plus, selon lui. Il cite le mouvement en gestation de François Legault, les «voix modérées» du Réseau Liberté Québec, les adéquistes, la marche des 50 000 «cols rouges» qui ont manifesté contre le budget Bachand au printemps dernier, et aussi Marcel Côté, associé fondateur de la firme SECOR, qui a déjà conseillé Brian Mulroney, Robert Bourassa et Jean Charest.

«Les idées de centre droit que M. Côté a présentées mardi (au forum Focus stratégique de Québec) étaient très compatibles avec notre vision des choses. Et je ne pense pas qu'elles pourraient être défendues par le Parti libéral. On va donc essayer d'entrer en contact bientôt avec lui. Mais je ne présume pas de ses intentions, je ne dis pas qu'il voudrait passer à l'action politique.»

M. Legault n'a pas appelé M. Caire, qui dit ne pas avoir essayé de le joindre non plus. «Pour l'instant, M. Legault semble préparer un mouvement de citoyens. En s'associant à un député, il contreviendrait à cette démarche. Mais s'il veut passer à la prochaine étape et fonder un parti, on voudrait certainement s'y rallier.»

M. Caire indique qu'il lui suffirait d'être d'accord avec «70 ou 80%» des idées d'un mouvement de M. Legault pour s'y joindre.

Si l'ADQ devait changer de nom, ce ne serait pas une première dans notre histoire politique. En 1971, l'Union nationale avait changé son nom pour Unité-Québec. Aux élections de 1973, elle avait repris le nom d'Union nationale. Elle n'avait réussi à faire élire aucun député.