Le premier ministre Jean Charest a estimé, lundi, que son ministre de la Famille, Tony Tomassi, était tout à fait légitimé d'ignorer qu'une entreprise appartenant à son père avait obtenu un contrat pour rénover une garderie privée.

M. Charest a affirmé que M. Tomassi avait tout simplement tracé «une ligne», lorsqu'il a répondu aux attaques de l'opposition à ce sujet, la semaine dernière.

Lors d'un point de presse à Chicago, où il participe à une conférence du secteur des biotechnologies, M. Charest a expliqué que M. Tomassi n'était plus actionnaire du Groupe Genco depuis son élection.

«Ce n'est pas lui, c'est quelqu'un de sa famille, a-t-il dit. Et si c'est quelqu'un de sa famille, et que ce n'est pas lui, alors à un moment il faut tracer une ligne.»

Lundi, l'attachée de presse de M. Tomassi, Isabelle Mercille, a indiqué que le ministre n'était plus tenu au courant des activités de l'entreprise depuis qu'il a cessé de l'administrer, en 2003, après son élection à l'Assemblée nationale.

Sous les coups de boutoir de l'opposition, M. Tomassi avait lâché, jeudi, que le Groupe Genco avait obtenu un contrat pour faire des travaux dans un centre de la petite enfance, vers 2002, avant qu'il soit élu.

Mais M. Tomassi a ensuite été confronté à des reportages révélant que l'entreprise a aussi obtenu un contrat de 200 000 $ pour faire des travaux dans une garderie privée, en 2006.

Lundi, Mme Mercille a affirmé que M. Tomassi ignorait tout de ce contrat au moment où l'opposition l'a questionné la semaine dernière.

«Il n'était plus au courant des activités, a-t-elle dit, lors d'un entretien téléphonique accordé du Québec. Il ne participait plus à la gestion.»

Alors qu'un communiqué diffusé vendredi par le cabinet du ministre indiquait qu'il s'était «retiré complètement des affaires de l'entreprise» après l'élection de 2003, Mme Mercille a précisé lundi que le transfert d'actifs à son père, Donato Tomassi, s'est conclu, dans les faits, près d'un an plus tard.

«Légalement, ça s'est fait en 2004 mais il ne prenait plus part à la gestion de Groupe Genco», a-t-elle dit.

Alors qu'il participait à une mission économique à Chicago, M. Charest a renouvelé sa confiance envers son ministre, qui a récemment resserré le processus d'attribution des places subventionnées aux garderies privées.

M. Tomassi a pris cette décision après la multiplication des allégations de favoritisme de la part de l'opposition, qui estime que 500 places ont été octroyées à des contributeurs libéraux ou des amis du ministre.

Selon M. Charest, les allégations de l'opposition sont sans fondement.

«Oui, j'ai confiance en M. Tomassi, a-t-il dit. (...) Quand on gratte un peu et qu'on pose des questions et qu'on va voir les faits, malheureusement, ce qui était une allégation s'avère une affirmation non fondée.»

La famille de M. Tomassi possède trois entreprises: le Groupe Genco, compagnie dirigée par son père, Donato; Genco Construction, présidée par son frère Dino; et le Groupe Immobiliare-Genco, dont le principal actionnaire est Tony, le président, Donato, et le vice-président, Dino.