Des allégations d'un membre de la famille de la ministre Dominique Vien ont plongé, jeudi, tout le gouvernement Charest dans l'embarras.

Daniel Vien, un cousin de la ministre des Services gouvernementaux, prétend avoir été victime de pressions de la part d'un attaché politique de Mme Vien pour qu'il contribue à la caisse du Parti libéral du Québec.

Dans une entrevue accordée à la radio de Radio-Canada, M. Vien a raconté avoir sollicité l'aide de la députée de Bellechasse à trois reprises en 2003 et 2004 à titre de président d'un club nautique local.

M. Vien ne désirait pas une aide financière mais cherchait à s'orienter parmi les différents services gouvernementaux concernant la gestion d'une digue sur le lac Saint-Charles.

Il a relaté qu'à chaque occasion, un attaché politique de Mme Vien l'aurait invité à participer à des activités de financement du PLQ.

Aux yeux de la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, ces allégations confirment une fois de plus le sens éthique élastique et les pratiques douteuses de financement du Parti libéral.

«Tout se monnaie au Parti libéral: contrats d'asphalte, nominations, places en garderie et maintenant aide de la députée», a ironisé la leader péquiste pendant la période de questions à l'Assemblée nationale.

Cette affaire, a dit Mme Marois, s'ajoute à la longue liste des entorses à l'éthique qui sont à l'origine de la «crise de confiance aiguë» que vivent les Québécois envers les institutions et envers le premier ministre Jean Charest.

«Le premier ministre a gardé secrète l'histoire de son boni libéral, il a abaissé les standards éthiques sur les conflits d'intérêts, (...) il a fixé des quotas de financement à ses ministres en les plaçant dans une situation de vulnérabilité», a énuméré la chef du PQ.

En réplique, la ministre Vien a nié catégoriquement inciter ses commettants à gonfler la cagnotte du parti.

«A mon bureau de comté, comme d'ailleurs à mon cabinet, les consignes sont connues et elles sont très claires: le militantisme est une chose, et le travail de la députée ou d'un député en est une autre», a tranché Mme Vien, qui n'a cependant pas démenti l'incident relaté par son cousin.

Le ton posé et grave, la ministre a assuré que tous les citoyens qui se présentent au bureau de circonscription sont traités avec le même égard, «quelle que soit la couleur, et, qu'il soit donateur ou pas au parti».

Pour prouver sa bonne foi, elle a invité la chef de l'opposition à se rendre «sonder les reins et les coeurs» de ses commettants dans Bellechasse.

Quoi qu'il en soit, l'attaché politique à l'origine de la controverse n'est plus à l'emploi de Mme Vien depuis 2007, a fait savoir l'attachée de presse de la ministre, Marie-Ève Doyon.

Quant à lui, le premier ministre Charest a reproché au Parti québécois de récupérer sans le moindre esprit critique «un ramassis d'allégations, un ramassis d'insinuations à gauche puis à droite».