Le chef de l'opposition officielle à Ottawa, le néodémocrate Thomas Mulcair, accuse le gouvernement conservateur d'avoir réformé le programme des travailleurs étrangers temporaires en permettant aux entreprises de supprimer des postes occupés par des Canadiens pour les offrir à des travailleurs étrangers, avec des conditions de travail moindres.

«La Banque Royale est en train d'utiliser des échappatoires mises en place par les conservateurs pour baisser les conditions d'emploi des Canadiens. On trouve ça scandaleux. C'est totalement inadmissible pour le gouvernement d'enlever du travail aux Canadiens pour le donner à des travailleurs étrangers», a dit M. Mulcair lors d'un point de presse cet après-midi au centre-ville de Montréal.

Dans un reportage diffusé la semaine dernière à la CBC, un employé du service de soutien informatique de la RBC à Toronto, Dave Morreau, a dit qu'il était mandaté par la banque pour former des travailleurs étrangers qui auraient le mandat, à terme, de les remplacer. Une fois la formation terminée, M. Moreau et une dizaine de ses collègues perdraient leurs emplois au profit des travailleurs de la firme de sous-traitance internationale iGATE.

«Comment se fait-il que les conservateurs aient mis en place les procédures qui permettent à la Banque Royale d'abolir des postes, en faisant appel à des travailleurs étrangers? Le (gouvernent Harper) a mis en place un système qui vise à amoindrir les conditions d'emploi des Canadiens», a indiqué M. Mulcair.

Le programme des travailleurs étrangers temporaires permet aux entreprises d'employer des travailleurs qualifiés lorsque la main-d'oeuvre qualifiée n'est pas suffisante au Canada. Ce programme permettait traditionnellement à des travailleurs saisonniers du secteur agricole à venir faire la saison des récoltes une fois par an.

Dimanche, la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a indiqué par voie de communiqué que si les faits du scandale de la RBC étaient exacts, la situation était inacceptable.

«Lorsque des emplois sont disponibles, les Canadiens doivent toujours être les premiers en lice auprès des employeurs qui embauchent», a indiqué la ministre.