Le projet de signature de la constitution canadienne avant 2017, porté par Philippe Couillard, n'est pas une priorité de Justin Trudeau.

Le meneur de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada a affirmé cet après-midi que les éternels débats constitutionnels appartiennent aux années 90 et qu'il ne s'agissait plus de la priorité des Canadiens ou des Québécois.

«Si jamais un premier ministre du Québec venait me voir pour me dire qu'on peut le faire, boucler la boucle de façon symbolique et significative sans être diviseur et sans retourner dans de vieilles chicanes, je serais ouvert à ça, a dit M. Trudeau au cours d'un point de presse. Mais pour moi, ce n'est pas autant une priorité que l'économie, que l'éducation de nos enfants et que les autres enjeux dont les gens me parlent tous les jours.»

M. Trudeau, largement considéré comme le prochain chef du PLC, a formulé ces commentaires à la suite du cinquième et dernier débat à la chefferie de la formation politique.

Dans le cadre des échanges, qui se sont déroulés presque sans vague, le député de Papineau avait déjà clairement indiqué qu'il n'avait pas hérité de l'intérêt de son père pour les questions constitutionnelles.

Selon lui, il faudrait les Canadiens devraient cesser de croire que la solution est de «démontrer une fois pour toutes que les Québécois on les apprécie. Et que si on peut juste offrir un certain geste ou une certaine reconnaissance, alors la question du Québec et du Canada serait réglée», a-t-il affirmé. «Ça fait 30 ans qu'on essaie ça à différents niveaux. À un moment donné, il faut passer à autre chose».

Les militants réunis pour assister au débat l'ont chaudement applaudi.

Il s'est opposé au candidat Martin Cauchon sur la question. «Comment, avec ces positions, peux-tu penser ramener le Parti libéral au Québec?», a demandé l'ancien ministre à Justin Trudeau. Il faisait notamment référence à une déclaration de ce dernier selon laquelle il faudrait 66 % des voix en faveur d'un «oui» pour faire la souveraineté du Québec.

Mis à part cette courte rixe entre les deux candidats québécois, les échanges entre candidats ont été très polis et consensuels.

Le ton est toutefois monté lorsque Joyce Murray et Martha Hall Findley ont croisé le fer sur l'accès à la côte Pacifique pour les navires pétroliers. Mme Murray veut voir cette pratique être interdite et a laissé entendre que Mme Findlay s'était pliée aux demandes des «barons du pétrole».