Le premier ministre de la France, Jean-Marc Ayrault, est arrivé à Ottawa mercredi afin d'entamer une visite officielle au Canada qui le mènera dans quatre villes jusqu'à samedi.

Sans perdre de temps, M. Ayrault a profité de ses premiers moments en présence du premier ministre Stephen Harper pour le remercier, ainsi que le peuple canadien, de leur aide à la récente mission militaire de la France au Mali.

Un peu plus tôt en après-midi, Stephen Harper avait souligné l'arrivée de son homologue français.

M. Ayrault a passé en revue la garde canadienne et des coups de canon ont signalé sa présence sur la Colline du Parlement.

Le premier ministre de la France a ensuite signé, tout comme sa femme, un registre dans le Hall d'honneur de la législature canadienne.

Une fois ces activités protocolaires terminées, les deux premiers ministres se sont dirigés vers le bureau de M. Harper pour y tenir leur première discussion formelle.

Selon M. Harper, il allait y être question d'économie, de sécurité mondiale et des négociations du Traité de libre-échange avec l'Union européenne (UE). Des négociations qui pourront aboutir, espère M. Ayrault.

M. Harper a indiqué à quel point il s'agissait d'un honneur pour lui de recevoir le premier ministre français. «Notre relation avec la France est l'une de nos plus étroites et l'une de nos plus importantes du monde».

«Nous avons des liens historiques, linguistiques et culturels, mais aussi nous avons une relation très importante sur la scène mondiale, une relation d'économie, de sécurité», a-t-il ajouté.

Après avoir remercié son homologue pour son accueil chaleureux, M. Ayrault a tenu à mentionner sa contribution à la dernière intervention militaire française.

«C'est aussi l'occasion pour moi d'exprimer ma gratitude», a affirmé M. Ayrault au sujet de «la solidarité que votre pays a manifesté à l'égard de l'intervention de la France au Mali (...) avec un engagement concret».

Plus tard en soirée lors du souper officiel, ces mêmes remerciements ont déclenché des applaudissements chez les gens d'affaire français.

Le Canada avait fourni en janvier un avion-cargo C-17 pour apporter un soutien logistique - toutefois limité dans le temps - afin d'assister les forces militaires au Mali. Cette aide avait fait suite à une demande d'assistance formulée par le gouvernement français au niveau du transport d'équipement lourd par voie aérienne vers la capitale malienne, Bamako. Des groupes liés à Al-Qaïda avait alors pris le contrôle du nord du pays et faisait des avancées vers le sud. La France avait entrepris des frappes aériennes, en autres action, pour freiner la progression des rebelles.

En soirée, M. Harper a offert un discours lors duquel il a réitéré l'importance des échanges commerciaux avec sa «famille française».

«Le Canada reste déterminé à conclure un accord économique et commercial global avec l'Union européenne», a-t-il insisté, soulignant qu'une étude économique réalisée conjointement avec l'UE a démontré qu'un accord augmenterait le commerce bilatéral de 20 pour cent.

M. Harper a aussi tenu à souligner que des Français ont investi dans les controversés sables bitumineux en Alberta.

Le Consulat général de France a confirmé que M. Ayrault serait de passage au Québec de jeudi à samedi. Il aura ainsi l'occasion de renouer à Québec avec la première ministre Pauline Marois qu'il a accueillie lors de sa visite officielle à Paris en octobre dernier.

Mme Marois et M. Ayrault co-présideront les 17e rencontres alternées qui fixent, à intervalle régulier, les grandes orientations de la coopération franco-québécoise.

Lors de cette première visite officielle de M. Ayrault au Canada, il se rendra à Toronto jeudi où il discutera avec la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, avant de se diriger vers Montréal, la même journée.