Quelles mesures économiques et environnementales mettrait en oeuvre un gouvernement canadien dirigé par le Nouveau Parti démocratique (NPD)? Et quelles seraient les relations entre le Canada et les États-Unis dans l'éventualité où le NPD formerait le prochain gouvernement pour la première fois de son histoire? Thomas Mulcair croit que le temps est venu d'en souffler quelques mots aux décideurs américains.

M. Mulcair fera une tournée de deux villes américaines la semaine prochaine, qui le mènera d'abord à Washington et ensuite à New York, a appris La Presse.

Dans la capitale américaine, le leader néo-démocrate prononcera un discours devant les membres du prestigieux Woodrow Wilson Center, institut de recherche indépendant, dans lequel il expliquera la politique de développement durable que favoriserait le NPD en Amérique du Nord et dans le monde. Il abordera aussi les positions de son parti dans les domaines de l'énergie, du commerce et des investissements étrangers.

Keystone XL

Le premier ministre Stephen Harper a pris la parole devant la même organisation en avril 2012 pour expliquer la politique énergétique du gouvernement canadien, entre autres choses. Il a alors soutenu que le Canada trouverait d'autres débouchés pour ses ressources naturelles, y compris le pétrole albertain issu des sables bitumineux, si les Américains refusaient d'approuver la construction du controversé pipeline Keystone XL de la société TransCanada.

Récemment, les premiers ministres de l'Alberta, Alison Redford, et de la Saskatchewan, Brad Wall, ont également pris la parole devant cet institut de recherche. M. Mulcair pourrait donc être appelé à réitérer l'opposition du NPD au projet de construction du pipeline Keystone XL.

M. Mulcair, qui sera accompagné des députés Hélène Laverdière, Paul Dewar et David Christopherson, profitera aussi de son séjour de deux jours à Washington pour rencontrer certains membres de la Maison-Blanche, la leader de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le directeur du bureau du Budget du Congrès, Douglas W. Elmendorf.

«Le NPD est le mieux placé pour remplacer le gouvernement de Stephen Harper en 2015. Or, il faut faire nos devoirs. Il faut mieux se faire connaître par nos amis américains. Donc, il est important d'établir des relations immédiatement et d'expliquer les tenants et aboutissants de notre programme», a-t-on expliqué dans les rangs néo-démocrates.

La délégation du NPD rencontrera aussi les représentants du Fonds monétaire international et ceux de la Banque mondiale.

«Nous avons une relation privilégiée avec les Américains. Ils sont habitués de traiter avec des gouvernements libéraux et conservateurs. Un gouvernement canadien du NPD serait une première pour eux. Pour s'assurer que tous les gens sachent à quoi s'attendre, on va expliquer nos politiques. Cela vise aussi à contrecarrer les campagnes de peur des conservateurs», a-t-on ajouté.

New York

À New York, le chef de l'opposition officielle à la Chambre des communes rencontrera des gens d'affaires et donnera une entrevue de fond aux journalistes de Bloomberg, agence de presse spécialisée dans les nouvelles économiques et financières. Stephen Harper et le ministre des Finances Jim Flaherty prennent le temps de rencontrer les journalistes de cette agence quand ils en ont l'occasion, lorsqu'ils sont de passage à New York.

M. Mulcair, qui sera accompagné des députées Peggy Nash et Hélène Laverdière durant cette portion du voyage, aura aussi un entretien avec l'ambassadeur du Canada aux Nations unies,  Gilles Rivard.

«Nous sommes pris plus au sérieux par les autorités américaines. Nous avons eu plus de facilité à obtenir des rencontres que lorsque Jack Layton s'est rendu à Washington [en 2009]. Cela démontre la croissance et la pertinence du NPD aujourd'hui», a ajouté une source néo-démocrate.