Thomas Mulcair demande aux alliés traditionnels de son parti de prendre connaissance des détails d'un éventuel accord de libre-échange entre le Canada et l'Europe avant de conclure qu'un tel projet est inacceptable, ou que le chef du Nouveau Parti démocratique a vendu son âme.

En exprimant une ouverture face au libre-échange en général et à une entente avec l'Europe en particulier, M. Mulcair a adopté une position qui diverge de celle de certains syndicats, de groupes environnementaux, de militants antimondialisation et d'au moins un leader provincial néo-démocrate.

Mais bien qu'il soit plus ouvert au libre-échange que tout autre ancien chef du NPD, M. Mulcair a pris la peine de préciser qu'il n'approuverait pas non plus un tel accord à n'importe quel prix.

Il compte plutôt comparer les avantages du libre-échange, en matière d'opportunités commerciales accrues, avec le besoin de protéger l'intérêt public dans des dossiers allant de l'environnement aux règles bancaires, en passant par le coût des médicaments sur ordonnance.

M. Mulcair cherche aussi à atteindre un équilibre politique, assurant les entrepreneurs canadiens que le NPD n'est plus une formation composée d'extrémistes fondamentalement opposés au libre-échange - comme le premier ministre Stephen Harper aime décrire les néo-démocrates -, sans pour autant se mettre à dos les alliés naturels du parti, habituellement opposés au libre-échange.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Mulcair a fait remarquer que le NPD n'avait pas l'intention de donner son appui avant de voir le libellé final d'une entente Canada-Europe.

«Mais nous n'offrons pas non plus une fin de non-recevoir à l'avance.»