Une semaine après avoir perdu le député de Jonquière-Alma, Claude Patry, au profit du Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique (NPD) exhorte le gouvernement Harper de remettre les préoccupations régionales à l'ordre du jour politique.

Les troupes néo-démocrates estiment que les conservateurs négligent les régions, eux qui avaient fait de ce thème une priorité lors de la campagne électorale de 2011. Le parti dirigé par Stephen Harper avait d'ailleurs opté pour le slogan «Ma région au pouvoir» pour ses publicités précédant le dernier scrutin fédéral.

De leur côté, les néo-démocrates assurent ne pas avoir oublié l'engagement de Harper envers les régions, et exigent maintenant que des comptes soient rendus.

Selon le président du caucus québécois du NDP et député de Trois-Rivières, Robert Aubin, les problématiques se multiplient en régions, depuis deux ans, à commencer par la récente réforme de l'assurance-emploi.

M. Aubin affirme aussi que le financement de plusieurs projets structurants qui permettraient la création d'emplois bien rémunérés en région tarde. Les fonctionnaires reconnaissent la qualité de projets présentés, mais Ottawa rechigne à dépenser.

L'offensive néo-démocrate se traduira dans les prochaines semaines par un blitz de questions en chambre et une campagne publicitaire multiplateforme.

«On désire mobiliser la population et ainsi dire au gouvernement Harper qu'il n'y a pas seulement les députés en chambre qui sont mécontents, mais que les électeurs derrière les députés le sont tout autant», explique M. Aubin.

Avec l'annonce du député transfuge Claude Patry qui a éclaboussé le parti la semaine dernière, le NPD s'est défendu de mener une opération charme au Québec pour fortifier ses appuis en région, notamment à Saguenay.

Le chef du parti, Thomas Mulcair, et trois députés vedettes étaient de passage dans la ville du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dimanche.

M. Aubin reconnaît de le départ de M. Patry a eu un effet de «surprise négative» au sein du caucus néo-démocrate et que personne n'avait vu venir cette séparation politique, bien que «d'une journée à l'autre, son coeur balançait».

«Si on n'est pas à l'aise à l'intérieur d'un parti, ce qui peut arriver à l'occasion, on en convient, il faudrait au moins passer par le statut de député indépendant ou bien carrément démissionner», a indiqué M. Aubin.

Le député de Trois-Rivières est d'avis que M. Patry, s'il a le courage de ses convictions, devrait mettre son siège en jeu à l'occasion d'une élection partielle.

La députée de Saint-Maurice-Champlain, Lise St-Denis avait quitté le NPD en janvier 2012 pour se joindre au caucus libéral.